VITALIE TAITTINGER, PRÉSIDENTE De LA MAISON taittinger
Qu’est-ce qui distingue votre maison des autres caves de champagne ?
D’abord le lieu. Le site des Crayères gallo-romaines raconte une page d’histoire qui n’appartient qu’à lui. Le mille-feuille du temps autour des vestiges antiques et de l’ancienne église abbatiale Saint-nicaise, du xiiie siècle, est unique. Taittinger, c’est aussi l’empreinte du chardonnay et la capacité d’écrire des cuvées avec des raisins typés. La sensation caractéristique de la maison est de faire entrer quelque chose de minéral, de lumineux et, très important pour nous, de chaleureux.
Le champagne peut-il devenir un produit « courant », alors que deux tiers des bouteilles sont ouvertes entre Noël et le jour de l’an ?
On y vient, naturellement, parce que la « dimension vin » s’exprime de mieux en mieux dans la société. Nous avons besoin de vivre des moments exceptionnels dans un quotidien qui ne l’est pas toujours, on le voit bien avec le Covid. Chez Taittinger, cela fait aussi plus de cinquante ans que l’on décerne un prix culinaire. La gastronomie s’accorde avec le champagne et propose une expérience d’accord mets-vins riche de sens.
Quel est aujourd’hui l’axe de développement de la maison ?
Notre tentation est d’aller travailler à l’extérieur. Nous avons déjà un domaine viticole dans la Napa Valley, en Californie. Nous avons aussi investi dans le Kent, en Angleterre, et sommes focalisés sur ce territoire où les premières bouteilles de vins effervescents sortiront en 2023-2024. En termes d’opportunités de marchés, il existe encore beaucoup de possibilités aux États-unis.