FLAVIE SERRIÈRE VINCENT-PETIT MAÎTRE VERRIÈRE SUR SES OEUVRES PENCHÉES
On la rencontre un jour d’été, affairée à réparer des vitraux cassés lors d’une installation dans une ancienne chapelle parisienne. Sur l’immense table en verre lumineuse de son atelier troyen, les motifs colorés des vitraux contemporains s’éclairent, un travail qui flatte la création artistique autant que la minutie apportée à la réparation. Flavie Serrière Vincent-petit fait partie de cette petite poignée d’artistes-artisans capable d’imaginer des oeuvres en verre ou de leur redonner l’éclat perdu avec les siècles. « Ma spécificité est d’être créatrice et restauratrice, je défends les deux activités. J’aime les restaurations complexes autant que l’idée d’accompagner les oeuvres et l’architecture anciennes par de la création contemporaine », dit-elle. Cette double expertise s’est forgée après des études studieuses. Une maîtrise d’histoire médiévale, un DEA d’histoire de l’art et le concours (réussi) de conservatrice-restauratrice de biens culturels, ne l’ont pas empêchée, en prime, « d’apprendre à peindre sur verre ». La passion a grandi lors d’un apprentissage dans un ancien atelier de maître verrier troyen. « J’aime ce métier. Il répond à un côté manuel et intellectuel, et même spirituel », juge-t-elle. Avec deux autres grands ateliers français, au Mans et à Dijon, elle répond aux appels d’offres lancés pour la restauration de monuments historiques. « Nous avons plus de 25 chantiers en cours. La plupart sont des oeuvres monumentales, exécutées de façon collaborative. » Son atelier a ainsi travaillé à la restauration des vitraux de la cathédrale de Liège et de la galerie du cloître de l’église Saint-étienne-du-mont, à Paris. Côté création, Flavie Serrière Vincent-petit a imaginé les vitraux de l’église de Nogent-sur-seine et de la façade de l’hôtel du département de l’aube, ainsi que des motifs peints pour les églises de Bernon (Aube) et de Serqueux (Seine-maritime).
Rares sont les ateliers de création et de restauration de vitraux employant une vingtaine de personnes. À Troyes, cette manufacture est l’une des trois en France à travailler sur de gros chantiers de conservation de monuments historiques. Sa fondatrice est une orfèvre en la matière…