Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Adélie crée les robes du plus beau jour de leur vie
Dans l’univers des robes de mariées, le chemin d’Adélie Métayer, créatrice et couturière originaire du Morbihan, est jonché de roses. « Accompagner une future mariée est une démarche très intime. »
Rencontre
Pousser la porte de l’atelier de la rue des Bernardins, veillé par les tours de Notre Dame de Paris, c’est comme entrer dans un conte de fée. Ici, des robes longues en soier immaculée, des voiles rebrodées de dentelles, une kyrielle de papillons bleus et un sofa en velours très glamour plantent le décor où Adélie Métayer accueille les futures mariées.
« Mon premier mannequin fut ma petite soeur »
Du plus loin que remontent ses souvenirs, la jeune femme, née en 1988 à Bohal, au coeur du Morbihan, s’est toujours imaginée couturière. « Nous avons grandi dans ce petit village de 600 habitants, avec mes deux soeurs et mon frère, raconte- t- elle. Mon premier mannequin fut ma petite soeur, Fanny. Je passais mon temps à lui inventer des costumes, puis à la photographier. »
C’est ainsi que la vocation d’Adélie s’est enracinée dans son quotidien. Elle a opté pour un BEP couture au lycée Saint- Georges de Vannes (Morbihan), avant de poursuivre sa formation au lycée Jean-Moulin de SaintBrieuc (Côtes- d’Armor).
« Tout a démarré au Festival de mode de Dinan (Côtes- d’Armor) où j’ai gagné le concours des jeunes créateurs. » Là, une fondation dédiée aux jeunes filles de milieux modestes lui offre une bourse pour faire un master en stylisme de trois ans au Studio Berçot, à Paris.
« Comme je commençais à travailler dans des grandes maisons de couture, la Fondation Elle m’a permis de réaliser ma première collection inspirée par les origines andalouses de ma mère, avec des
modèles à la fois fluides et romantiques, poursuit la jeune styliste. Lors du défilé, une amie m’a demandé de l’habiller pour son mariage. Ma première robe, je l’ai imaginée, taillée et cousue toute seule avec une machine à coudre dans mon 38 m2 dans le quartier de Belleville. »
Munie de ses diplômes et de son talent, la jeune Bretonne a suivi sa voie avec audace. En 2019, elle a dédié sa collection au Bois- Solon, un hommage aux jardins morbihannais
que son père Bernard fleurissait avec passion. Après les années d’incertitudes liées à la crise sanitaire, le marché du mariage a plutôt le vent en poupe. Le téléphone sonne sans arrêt dans l’atelier rafraîchi par une jolie cour ombragée.
Des robes toujours uniques
Ce jour-là, Gabrielle est venue pour la reprise six mois avant le mariage civil. L’après-midi, Dominique essayait un tailleur blanc où s’épanouira une traîne légère brodée de glycines. Le lendemain matin, une jeune femme, originaire de Russie, a demandé si elle pouvait disposer d’une robe dans les trois jours.
« Accompagner une future mariée, c’est une démarche très intime et particulière, assure Adélie Métayer. Il faut prendre le temps pour trouver le bon modèle, l’adapter à chacune pour qu’il devienne unique. Pour beaucoup, c’est la haute couture pour une fois dans sa vie. »
Grâce à ses deux collections, Couture, sur-mesure, et Épure, des modèles en semi- confection, aux prix plus accessibles, Adélie Métayer s’adapte à tout. Depuis peu, ses commandes font travailler aussi un autre atelier de haute couture situé en Bretagne, près de Rennes.
Dans sa nouvelle collection pour 2023, dévoilée fin janvier au Salon du mariage au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, des brassées d’hortensias s’épanouissent…