Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Le gallo come on l’caoze

Pas facile d’éduquer les enfants. De là à penser qu’il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme...

- Daniel GIRAUDON.

Qhession d’éblucer les garçailles n’est point tourjou p’tit jeu, dame. D’aoqhuns n’en font q’à lou tétes et si on n’fait point lous qate volontés, i bouqent.

I sont come les bardots : faot lou bailler des carottes pour les fére aller d’l’avant et faodrait core q’a s’rint longues. Pâs-meins, le monde disent q’est l’âje qi veue lla.

À rond d’saote

Fifine, avait un gâs d’méme et alle avait ben du deue ô lu. À l’hôté, i n’fezait q’du diot.

À tabe, i rouchait come un pouére et souventes foués, il avait les zius pus gros qe l’pacot et i n’finissait pas sô n’assiettéye. Sa dâraine béchée évalée, i torchait sô bé et i jouait ripe.

À l’ecole, il avait pus d’goule qe d’effet et i n’fezait q’étain- ner ses camarades.

Un jou come éla, un vius monsiu l’avait veue q’essayait d’pezer su l’bouton d’la berdinghet­te d’eune hôté mais il ‘tait trop p’tit.

Alôre, le brave home s’éperchit d’lu, lu mint la main su l’épaone et pezit su l’gherlot. « Et qhésse q’on dit ? », qi d’mandit, en espérant un remercimen­t.

« Eh ben, dit l’gamin, j’allons décaniller à rond d’saote ! »

L’éducation des enfants n’est pas toujours très facile. Certains n’en font qu’à leur tête et si on ne fait pas leurs quatre volontés, ils boudent.

Ils sont comme les ânes : il faut leur donner des carottes pour les faire avancer et des longues en plus. Cependant, les gens disent que c’est l’âge qui veut ça.

À toute allure

Fifine avait un fils comme ça et il lui donnait bien du mal. À la maison, il ne faisait que des bêtises.

À table, il mangeait comme un cochon. Il avait souvent les yeux plus gros que le ventre et il ne finissait pas son assiette. Sa dernière bouchée à peine avalée, il s’essuyait la bouche et s’éclipsait.

À l’école, il était bavard et ne faisait qu’agacer ses camarades.

Un jour, un vieux monsieur l’a vu essayant d’appuyer sur le bouton de la sonnette d’une maison. Mais il était trop petit.

Alors, le brave homme s’approcha de lui, lui posa la main sur l’épaule et appuya sur la sonnette. « Et qu’est- ce qu’on dit ? », demanda-t-il, attendant un remercieme­nt.

« Eh bien, dit le gamin, nous allons nous sauver à toute allure ! »

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