Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Bords de Rance : les carrelets vers une seconde vie
Impulsée par deux maires des bords de Rance, une association entreprend des démarches pour restaurer dix-sept cabanes à carrelets situées dans l’estuaire. Un patrimoine unique en Bretagne.
« On rigolait bien ! Les cabanes à carrelet, c’était l’occasion de passer du bon temps avec les copains tout en pêchant un peu », se souvient Jean- François Rimasson. Gardien d’un patrimoine endormi, ce septuagénaire est devenu, à l’automne, le président des copines et des copains des carrelets de la Rance, « association née de la volonté farouche de préserver ce patrimoine unique en Bretagne ».
Au nord de Dinan, les communes de La Vicomté- sur- Rance et SaintSamson-sur-Rance sont reliées par le pont de Lyvet. C’est à cet endroit que la Rance maritime rejoint la Rance fluviale. C’est aussi là que s’aperçoivent les vestiges de cabanes à carrelet, petites installations construites sur pilotis, bien connues sur l’arc Atlantique. Reliées au rivage par un ponton, elles doivent leur nom à un grand filet de pêche carré.
Premiers travaux espérés à l’automne
Depuis février 2021, la pêche au carrelet est même classée au patrimoine culturel immatériel national. En bords de Rance, dix- sept cabanes de ce type sont encore recensées entre le Lyvet et la route de Morgrève. Elles datent des années 1960.
« On y pêchait du bar, de la plie, des anguilles », se souvient JeanFrançois Rimasson, dont l’association a été impulsée par les maires des deux communes voisines, soucieux de réhabiliter ce patrimoine abandonné. Depuis 2017, plus personne ne paie de redevance. « On ne veut municipaliser ni l’association ni les cabanes, c’est aux citoyens de s’en emparer », soulignent Alain Brombin, maire de La Vicomté, et Loïc Lorre, son homologue de Saint- Samson.
L’association enchaîne les contacts avec les services de l’État et même l’architecte des bâtiments de France. Une charte a déjà été finalisée et le permis d’aménager bientôt déposé. « L’État nous en confierait la gestion, explique Alain Brombin. Hors de question que ce soit pour faire du Airbnb. Par contre, plusieurs personnes pourront se regrouper sur une même cabane. » L’association en a réservé une, afin d’en faire une « vitrine ». Elle servira de modèle,
avec des premiers coups de pioche dans la vase espérés à l’automne.
Une quinzaine de demandes ont déjà été enregistrées. « On parle bien de réhabilitation, note Loïc Lorre. On recherche des anciennes photos et des témoignages pour se rapprocher au maximum des cabanes originelles. »
Contact : 06 77 84 17 34 ou acccr22690@ orange.fr.