Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Hôpital : Lannion et Guingamp, même combat !
Quelque 200 personnes ont répondu à l’appel du comité de défense de l’hôpital Lannion-Trestel qui demande un moratoire sur le rapprochement engagé avec la polyclinique.
L’heure est aux mobilisations. À Lannion, hiet, le comité de défense de l’hôpital Lannion-Trestel appelait à un rassemblement devant l’entrée de l’établissement. Quelque 200 personnes ont répondu présent.
Au coeur des préoccupations du comité, le rapprochement annoncé entre l’hôpital public et la polyclinique du Trégor, établissement privé, qui prendrait la forme d’un groupement de coopération sanitaire (GCS). « Il ne faudrait pas que ce GCS soit une bombe à retardement pour notre hôpital », martèle Anne- Marie Durand, du comité.
Parmi les questions que pose le rapprochement, celle des différents statuts à travailler sur le même site, mais aussi celle de la permanence des soins, entre autres.
L’État pointé du doigt
Invité à prendre la parole, un représentant du comité de défense de Guingamp le dit tout net : « Le rapport prévoit un hôpital dit pivot qui serait Saint-Brieuc, et des hôpitaux d’intérêt territorial, Lannion et Guingamp. On est dans le même bateau ! »
À Lannion, l’hôpital public va mal et accuse un déficit de 12 millions d’euros, auquel s’ajoute celui de
l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), évalué à deux millions. « L’État n’a pas compensé tous les frais liés à la gestion du Covid. C’est un déficit organisé ! », dénonce le comité trégorrois, qui s’interroge aus
si sur l’avenir du site de Trestel. La balnéothérapie, équipement ô combien important dans un établissement dédié à la rééducation, est hors service depuis plus d’un an, en raison de fuites.
À Guingamp, c’est le sort de la maternité qui est plus que jamais en suspens. « Le personnel n’a pas eu son planning des prochains mois », assure-t- on au sein du comité local. Là aussi, il s’agit d’une proposition du rapport Rossetti, associée à la fermeture de la chirurgie.
Murielle Lepvraud, députée Nupes de Guingamp, a visité l’ensemble des hôpitaux du groupement hospitalier de territoire d’Armor. Son constat est sans appel : « L’hôpital public va mal : manque de moyens humains, fermeture de lits, de services…, c’est une stratégie politique. Face à cela, il faut que les hôpitaux restent solidaires. »
Bien décidés à défendre un hôpital public qui reste accessible à tous, les deux comités de défense voisins vont demander un moratoire sur les projets en cours, ainsi qu’une entrevue à la nouvelle directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) bretonne.
Les deux manifestations annoncées à Guingamp, le 11 février, contre la réforme des retraites et pour le maintien de la maternité, ne devraient en faire qu’une, avec les soignants en tête de cortège, selon un membre de l’intersyndicale.