Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

À Loudéac, l’augmentati­on reste raisonnabl­e

Avec des hausses de 5 % pour les maisons et de 8,3 % pour les appartemen­ts, l’augmentati­on reste contenue. Le prix médian d’un appartemen­t ancien est le moins élevé du départemen­t.

- Pauline BOURDET.

Après trois années très tendues à Loudéac, le marché de l’immobilier est en passe de s’inverser.

Certes, les prix des biens sont toujours à la hausse : +8,3 %, pour les appartemen­ts anciens, avec un prix médian de 1 530 € le mètre carré, le plus bas des Côtes- d’Armor, et une augmentati­on 5 %, pour les maisons.

« Mais 5 %, ce n’est pas une augmentati­on délirante », relativise Me Valérie Huitel. En effet, cette augmentati­on est la moins élevée du départemen­t. « Et c’est tant mieux, poursuit la notaire : Cela reste possible pour la population locale de se loger, ce qui n’est plus le cas des habitants de la côte. Ici, le marché reste dynamique, malgré le peu de biens en vente. »

Des acheteurs plus exigeants

« Ici, les prix sont encore attractifs, davantage qu’à Pontivy ou Lamballe, par exemple », corrobore Alban Robine, responsabl­e de l’agence Square Habitat.

L’agent immobilier observe même un renverseme­nt du marché : « Il y a moins d’urgence qu’après le Covid, quand les maisons partaient en trois visites. Les acquéreurs sont plus exigeants, ils ne veulent plus acheter à n’importe quel prix. »

Même constat pour Me Huitel : après une période faste post- Covid,

les acheteurs sont de moins en moins nombreux.

« Face au durcisseme­nt des conditions de prêt, beaucoup pensent qu’ils ne sont plus finançable­s. D’autres sont inquiets par le contexte actuel, le niveau de confiance des ménages est très bas… », constate la notaire.

Alors que la crise des matériaux s’intensifie dans tout le territoire, le phénomène se fait particuliè­rement sentir dans le centre-Bretagne, où les biens à rénover ne manquent pas.

« Auparavant, beaucoup d’acheteurs cherchaien­t une maison avec travaux, dans l’idée de faire une bonne opération financière en les réalisant eux-mêmes », se souvient Alban Robine.

Mais avec l’envol du coût des matériaux, « ce genre d’opération s’avère moins rentable et ce type de biens ne part quasiment plus ».

Et avec l’entrée en vigueur de la loi Climat et résilience, qui interdit de louer des passoires énergétiqu­es, l’agent immobilier prédit même l’arrivée prochaine de nouveaux biens sur le marché : « Les propriétai­res n’auront pas forcément les moyens de rénover leur logement et préféreron­t le remettre sur le marché. »

Une hypothèse qui pourrait remettre la balle dans le camp des futurs acquéreurs…

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Le marché de l’immobilier reste à la hausse, à Loudéac, en février.

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