Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Lancieux, ville la plus chère du département
Sur la côte d’Émeraude, la commune attire les acheteurs en quête d’un pied-à-terre pour le week- end ou les vacances. Les rares maisons en vente s’arrachent à plusieurs centaines de milliers d’euros.
L’accalmie observée dans le secteur immobilier en Côtes- d’Armor se ressent aussi à Lancieux. « Ça se tasse un peu depuis un an », confirme Claude Gromil, directeur de l’agence immobilière Armor, située à quelques pas de la plage Saint- Sieu. Si pour l’agent immobilier, « l’euphorie postcrise sanitaire est retombée », le marché reste très tendu. « Il y a toujours aussi peu de choses à vendre, mais il y avait plus de demandes avant », résume-t-il.
« Mais la commune de 1 500 habitants reste attractive, grâce à sa qualité de vie, vante Claude Gromil. Lancieux est une ville qui vit toute l’année, avec des commerces qui restent ouverts. Il y a de plus en plus de monde présent, notamment avec le télétravail. On voit moins de volets fermés. »
Et la mer offre ses atouts : sports nautiques, paysages… « On n’a pas une côte trop bétonnée et une baie semi-fermée supersécurisée. » Sans oublier la proximité de stations balnéaires très prisées : Saint- Briac- surMer, Saint-Lunaire ou encore Dinard.
« Le luxe, c’est la vue mer »
Pas étonnant, donc, que Lancieux soit première dans le classement des prix médians pour les ventes de maisons anciennes (493 000 €, selon la Chambre des notaires des Côtesd’Armor). « C’est un mini- golfe du Morbihan, mais moins cher », ajoute Claude Gromil.
Le directeur de l’agence observe
des prix qui s’envolent. « En moyenne, si on n’a pas 600 000 €, c’est compliqué. » Même si des « petits pied-à-terre avec deux chambres » peuvent se négocier autour de 300 ou 400 000 €, il a « de plus en plus de clients avec un budget dépassant le million ».
Les tarifs enflent logiquement proche des plages ou du bourg. « Le luxe, c’est la vue mer. » Même chers, ces biens sont vendus très rapidement, en une journée parfois. « En revanche, ce qui est plus excentré
ne doit pas être surestimé, sinon ça mettra du temps à se vendre. Il faut sûrement un réajustement des prix aujourd’hui. »
Avec ces montants, Claude Gromil l’admet : la côte d’Émeraude n’est pas accessible pour les locaux. « On est sur un marché de résidences secondaires. Depuis la crise sanitaire, on a une majorité de Rennais, des cadres, des professions libérales… Il reste bien sûr des Parisiens, des gens du Nord, des Mayennais… »
Et les maisons sont les plus demandées. « On en manque, tout comme les terrains à bâtir. Les demandes d’extensions sont régulières, assure- t- il. Les artisans sont débordés aujourd’hui puisqu’avec peu de biens sur le marché, les clients préfèrent agrandir s’il manque une pièce. »
Quant aux locations à l’année, Claude Gromil n’en compte aucune aujourd’hui. « On en a fait deux il y a deux ans… »