Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Trégor : unedemandefortemaisdesbiensplusrares
Si la pression s’exerce fortement sur la côte, la demande profite globalement à tout le Trégor. Mais avec des prix forts et des biens moins nombreux, la recherche de logement n’est pas aisée…
La demande en logements ne faiblit pas dans le Trégor… Mais elle se heurte, depuis plusieurs mois, à une baisse de l’offre. « Les biens sont plus rares et pas seulement sur la côte », partagent des agents immobiliers. Pour s’en faire une idée, cette anecdote : « Il y a quelques années, témoigne l’un d’eux, nous dénombrions 300 biens en vente à l’agence. Aujourd’hui, on doit en compter une dizaine seulement… »
Après les deux années d’euphorie post- Covid, ces derniers mois ont encore démontré qu’une forte pression s’exerçait dans le territoire.
« Demande très importante, hausse des prix… En 2022, le marché immobilier dans le Trégor s’est inscrit dans la continuité de 2020 et 2021. À ceci près que le volume des ventes a fléchi, du fait de cette raréfaction de biens : l’offre manque », analyse Pascal Nicolas, à la tête des sept agences Laforêt du Trégor- Goëlo-Argoat.
Sur le littoral, de Plougrescant à Plestin, cette situation se conjugue à une (nouvelle) envolée des prix. Comme sur la côte de Granit rose, où le prix de vente médian des maisons anciennes (380 000 €) place Trégas
tel sur la 3e marche du classement des communes les plus chères du département. Et Trébeurden (317 400 €) à la 7e place, avec un prix de vente porté par une progression de + 17,5 % sur un an.
« Les jeunes s’éloignent »
La dynamique profite au Trégor intérieur, avec « des ventes encore
importantes réalisées l’an dernier et des prix toujours élevés dans le secteur de Plouaret », relève le négociateur immobilier d’un cabinet de notaires, qui évalue la hausse moyenne des prix à + 30 % depuis 2019.
À défaut de trouver leur bonheur sur le littoral et à Lannion, « les jeunes s’éloignent. La demande s’est reportée en partie sur Loguivy-Plougras et Plounévez- Moëdec, où le marché est en pleine évolution », pointe-t- on à l’agence Laforêt.
Côté Lannion, l’engouement pour les villes moyennes continue de lui profiter : le prix de vente médian des maisons y a encore augmenté de 12 % en un an. La demande forte s’y maintient, mais les opportunités ne courent pas les rues.
« D’autant que les jeunes convoitent parfois les mêmes biens et quartiers que de (futurs) retraités souhaitant s’installer à Lannion : plus aisés, ces derniers visent aussi la proximité des services et équipements de la ville… »
Autre nouveauté à Lannion : cette « demande d’investisseurs trégorrois à la recherche d’immeubles et appartements pour de la location. Elle n’est pas anecdotique, avec un cinquième de nos clients », relève Ludwig West, responsable des ventes Laforêt, à Lannion.
Dans ce contexte tendu, un professionnel de l’immobilier partage son questionnement : « On se demande comment faire, à notre niveau, pour trouver des opportunités qui permettent aux jeunes actifs de se loger dans le coin… »