Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
À Perros- Guirec, « les ventes se stabilisent »
Après les confinements, la côte de Granit rose a attiré un public cherchant à améliorer son cadre de vie. La demande, en forte hausse ces dernières années, semble désormais faiblir légèrement
Vous observez le marché de l’immobilier perrosien depuis près de trente ans : comment qualifieriez-vous les deux dernières années ?
Nous avons vécu deux années de folie. Avant le Covid, nous avions de gros portefeuilles de biens à vendre dans le secteur de la côte de Granit rose. Mais après le premier confinement, nous avons reçu énormément de demandes de potentiels acquéreurs qui souhaitaient changer de cadre de vie. Cet engouement pour le secteur côtier nous a conduits à liquider la majeure partie de nos portefeuilles en très peu de temps. Et comme tout le monde voulait acheter plus ou moins le même type de biens, la loi de l’offre et de la demande a fait monter les prix. Certains biens étaient vendus bien plus cher que nos estimations !
Avez-vous constaté un tassement en 2022, à l’image du reste du département ?
J’ai l’impression que nous sommes en train de retrouver les niveaux d’avant Covid. L’année 2022 était encore plutôt faste, mais, à partir du
mois de novembre, les choses se sont un peu calmées. On reste sur un marché tendu, mais la demande semble faiblir. Nous manquons toutefois encore un peu de recul pour pouvoir affirmer qu’il y a un véritable tassement. Dans quelques mois, nous pourrons faire l’état des lieux.
Le Covid n’a-t-il pas attiré un public de télétravailleurs ?
En partie, mais ça reste tout de même à la marge, entre 10 et 20 % des biens que j’ai vendus ces dernières années. La plupart des gens qui viennent s’installer ici sont des gens en fin de carrière, qui cherchent un endroit paisible, mais actif, pour passer leur retraite. Avec ces critères, la plupart d’entre eux recherchent une maison ou un appartement à moins d’un kilomètre du centre-ville de Perros- Guirec. En revanche, je remarque que de plus en plus de gens fuient les chaleurs du sud de la France pour venir s’installer sur la côte de Granit rose : je les appelle les « réfugiés climatiques ». Ces derniers mois, de nombreux acquéreurs, venus de Bordeaux ou du Pays basque, se sont installés dans la région. Un phénomène qui pourrait s’accentuer ces prochaines années.
Dans les Côtes-d’Armor, on constate également un tassement des prix de vente : en est-t-il de même à Perros-Guirec ?
La côte de Granit rose, et Perros plus particulièrement, est un micro-marché bien particulier. Ce sont plutôt des gens aisés qui achètent pour y passer leur retraite. Avec les confinements, les prix ont grimpé, mais je pense que nous avons désormais atteint une forme de plancher. Je ne pense pas pour autant qu’ils vont véritablement baisser dans les prochains mois, mais ils n’augmenteront pas non plus.