Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

À Perros- Guirec, « les ventes se stabilisen­t »

Après les confinemen­ts, la côte de Granit rose a attiré un public cherchant à améliorer son cadre de vie. La demande, en forte hausse ces dernières années, semble désormais faiblir légèrement

- Avec Véronique Le Tynevez, agente immobilièr­e à Perros- Guirec. Recueillis par Victor GUILLAUD-LUCET.

Vous observez le marché de l’immobilier perrosien depuis près de trente ans : comment qualifieri­ez-vous les deux dernières années ?

Nous avons vécu deux années de folie. Avant le Covid, nous avions de gros portefeuil­les de biens à vendre dans le secteur de la côte de Granit rose. Mais après le premier confinemen­t, nous avons reçu énormément de demandes de potentiels acquéreurs qui souhaitaie­nt changer de cadre de vie. Cet engouement pour le secteur côtier nous a conduits à liquider la majeure partie de nos portefeuil­les en très peu de temps. Et comme tout le monde voulait acheter plus ou moins le même type de biens, la loi de l’offre et de la demande a fait monter les prix. Certains biens étaient vendus bien plus cher que nos estimation­s !

Avez-vous constaté un tassement en 2022, à l’image du reste du départemen­t ?

J’ai l’impression que nous sommes en train de retrouver les niveaux d’avant Covid. L’année 2022 était encore plutôt faste, mais, à partir du

mois de novembre, les choses se sont un peu calmées. On reste sur un marché tendu, mais la demande semble faiblir. Nous manquons toutefois encore un peu de recul pour pouvoir affirmer qu’il y a un véritable tassement. Dans quelques mois, nous pourrons faire l’état des lieux.

Le Covid n’a-t-il pas attiré un public de télétravai­lleurs ?

En partie, mais ça reste tout de même à la marge, entre 10 et 20 % des biens que j’ai vendus ces dernières années. La plupart des gens qui viennent s’installer ici sont des gens en fin de carrière, qui cherchent un endroit paisible, mais actif, pour passer leur retraite. Avec ces critères, la plupart d’entre eux recherchen­t une maison ou un appartemen­t à moins d’un kilomètre du centre-ville de Perros- Guirec. En revanche, je remarque que de plus en plus de gens fuient les chaleurs du sud de la France pour venir s’installer sur la côte de Granit rose : je les appelle les « réfugiés climatique­s ». Ces derniers mois, de nombreux acquéreurs, venus de Bordeaux ou du Pays basque, se sont installés dans la région. Un phénomène qui pourrait s’accentuer ces prochaines années.

Dans les Côtes-d’Armor, on constate également un tassement des prix de vente : en est-t-il de même à Perros-Guirec ?

La côte de Granit rose, et Perros plus particuliè­rement, est un micro-marché bien particulie­r. Ce sont plutôt des gens aisés qui achètent pour y passer leur retraite. Avec les confinemen­ts, les prix ont grimpé, mais je pense que nous avons désormais atteint une forme de plancher. Je ne pense pas pour autant qu’ils vont véritablem­ent baisser dans les prochains mois, mais ils n’augmentero­nt pas non plus.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Véronique Le Tynevez travaille dans l'immobilier à Perros-Guirec depuis près de trente ans.

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