Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Les incontournables
L’idée d’ouvrir une voie de navigation intérieure en Bretagne remonterait au XVIe siècle. Tandis que les Anglais surveillent les côtes de Belle- Ile à Ouessant, Napoléon décide de reprendre des plans de 1769 qui n’ont pas abouti. Mais hélas, l’Empire s’écroule avant qu’il n’ait pu donner l’ordre de lancer les travaux. Ce n’est qu’en 1824, sous la Restauration, que le chantier du canal commence. Il se terminera presque vingt ans plus tard. Les prisonniers espagnols cantonnés à Blain vont mener à bien sa réalisation. Son objectif – relier les trois grands ports de l’Ouest, Nantes, Lorient et Brest – contribuera à développer l’agriculture et l’industrie de la Bretagne. Jusque dans les années 1960, des péniches, d’abord à voile et traînées par des chevaux sur les chemins de halage, puis à moteur, assureront le transport du bois, du sable, du blé, de l’ardoise et des engrais mais aussi de denrées recherchées comme le café et le sucre.
Le château
Assis sur un socle rocheux, le château de Blain, édifié par le duc de Bretagne Alain IV Fergent au XIIe siècle, commande le passage de l’Isac. L’édifice est constitué de deux « remparts » concentriques, le Petit Chastel et la Grande Enceinte, qui le protègent. Passée par mariage dans la famille des Clisson, la forteresse, qui compte parmi les défenses de la frontière franco- bretonne est agrandie par Olivier de Clisson. Blain compte alors douze tours dont il ne reste aujourd’hui que neuf. Le « logis du roi », seul encore debout – celui de la Reine a été détruit sous Louis XIII – fut remanié au XIXe siècle.
La forêt du Gâvre
C’est le rendez-vous favori des Nantais à l’automne. Elle doit son nom « Gavr » au terme celte qui désigne la chèvre. Elle constitue un des derniers vestiges de la forêt de Brocéliande, fragment d’une immense forêt millénaire qui recouvrait toute la Bretagne intérieure. Propriété des ducs de Bretagne au XIIIe siècle, elle fut ensuite rattachée à la couronne de France avant de devenir domaniale. Hérissée de hêtres, de chênes et de pins maritimes, elle abrite cerfs, biches, sangliers et des zones protégées pour la richesse de leur la faune comme de leur flore.
Musée de la Fève et des Crèches Ses 10 000 fèves exposées et 100 000 pièces dans les réserves constituent la plus grande collection de ces miniatures en France. Elle est présentée depuis 1990 dans l’ancien présidial des ducs de Rohan. La coutume de la fève remonte aux Romains. Lors des fêtes consacrées au dieu Saturne, on savourait un gâteau où l’on glissait une légumineuse ou une pièce d’or. Celui qui l’obtenait devenait roi pour la journée. Les fèves en porcelaine sont apparues en 1875 en Saxe, remplacées en 1960 par le plastique puis par la céramique. Depuis 1992, le musée présente également une collection de crèches des cinq continents, des reconstitutions de boutiques anciennes (épicerie, boulangerie) et une salle d’archéologie.