Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

À Angers, la longère renoue avec son jardin

Archi. Cette rénovation a été guidée par la recherche de transparen­ce et de vues dégagées sur son environnem­ent. Un projet réussi, qui a nécessité une bonne dose d’ingéniosit­é.

- Anne- Élisabeth BERTUCCI. Photos : Michel OGIER.

Dans la périphérie ouest d’Angers, cette maison prend place entre ville et campagne sur une parcelle autrefois occupée par des pépinières. Toute en longueur, cette ancienne longère s’ouvre sur un vaste jardin auquel le maître d’ouvrage apporte un soin quotidien. Une passion.

Le projet de réhabilita­tion lourde mené par l’architecte Pascale Minier a donc été guidé par une recherche de transparen­ce afin de profiter de ce paysage. Or, démultipli­er les vues pour retrouver un lien physique et sensoriel vers ce jardin impliquait d’importants travaux.

« Le rez- de- chaussée était à l’origine littéralem­ent coupé en deux, dans le sens de la longueur, par un mur opaque, décrit l’architecte. L’enjeu consistait donc à libérer l’espace du salon et de la salle manger en déconstrui­sant ce mur qui avait pour fonction structurel­le de soutenir le plancher de l’étage. Sans l’ajout d’aucun poteau, bien sûr. »

Rêver à la fenêtre

Plusieurs solutions ont été envisagées avant d’opter pour un système de poutre métallique en U qui disparaît dans le plafond. Un tour de force structurel conjugué à l’ouverture vitrée du pignon sud est. « Ce projet peut paraître modeste de par la surface sur laquelle nous sommes intervenus, mais il a requis un travail d’ingénierie complexe », remarque Pascale Minier.

Ainsi recomposé, le rez- de- chaussée a retrouvé un lien naturel avec l’extérieur. Rien ne s’oppose aux

vues sur la nature. Des dispositif­s légers organisent toutefois l’espace : une paroi vitrée sépare le double salon de la salle à manger ouverte sur la cuisine. Un vaste îlot marque l’espace de préparatio­n des repas de celui où l’on mange. À l’opposé, devant le fameux pignon vitré, une cheminée contempora­ine articule le petit et le grand salon.

Les ouvertures d’origine donnant sur le jardin ont été également retravaill­ées : « Les allèges des fenêtres ont été abaissées quasiment jusqu’au sol, deux portes vitrées ont été créées et les lucarnes de l’étage modernisée­s de manière à donner du rythme à la façade principale au sud- ouest », décrit l’architec

te. Aujourd’hui, le regard peut filer dans le lointain lorsqu’on est assis dans le canapé du salon.

Les murs ont fait l’objet d’un ravalement à l’enduit chaux et au sable de Loire selon les techniques traditionn­elles. À l’intérieur, les murs en pierre ont été isolés phoniqueme­nt et thermiquem­ent. L’architecte a même dessiné des volets articulés en chêne qui se déploient à l’intérieur devant les fenêtres comme des paravents. À la manière des bow- windows, des bancs devant les ouvertures offrent une assise pour rêver à la fenêtre. Et vivre avec les couleurs du jardin, en toute saison.

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PHOTO MICHEL.OGIER. Les ouvertures donnant sur le jardin ont été retravaill­ées.
 ?? | PHOTO : M.O. ?? Le bureau en retrait, délimité par la verrière en acier.
| PHOTO : M.O. Le bureau en retrait, délimité par la verrière en acier.
 ?? | PHOTO : M.O. ?? La façade a été restaurée de façon traditionn­elle.
| PHOTO : M.O. La façade a été restaurée de façon traditionn­elle.
 ?? | PHOTO : M.O. ?? Le corps de ferme est tourné vers le jardin.
| PHOTO : M.O. Le corps de ferme est tourné vers le jardin.
 ?? | PHOTO : M.O. ?? Lumière et transparen­ce dans la salle à manger.
| PHOTO : M.O. Lumière et transparen­ce dans la salle à manger.
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| PHOTO : M.O. La cuisine minimalist­e.

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