Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Les Bleus à l’épreuve de la furia italienne

Italie - France, aujourd’hui (16 h). Le XV de France entame la défense de son titre, face à une équipe en confiance, avec des certitudes et des changement­s à prévoir dans son jeu.

- Rome (Italie). De notre envoyé spécial Laurent FRÉTIGNÉ.

« Rome, le stade olympique sublime, des Italiens magnifique­s en reconquête, adversaire­s sublimes, défi extraordin­aire, voilà ce qui nous attend et ce que nous voulons vivre. » C’est en ces termes que Fabien Galthié, sans doute rendu lyrique par la ville millénaire, a posé le décor du match de ce dimanche.

Tenants du titre, victorieux d’un premier Grand Chelem après 12 ans de disette, les Bleus abordent ce match en grands favoris. Et peu de chance que l’exigence du staff leur ait fait prendre à la légère ce qui semble constituer le moins compliqué des trois déplacemen­ts de la compétitio­n.

D’autant moins qu’ils se méfient d’Italiens en confiance. « C’est une équipe pleine d’enthousias­me. Cela va sans doute se concrétise­r par une entrée en matière assez furieuse, prévoit Raphaël Ibanez, le manager du XV de France. On devra répondre présent au coup d’envoi avec beaucoup d’énergie face à des Italiens qui chercheron­t à avoir l’appui du public dès le début du match. »

La furia et l’envie ont toujours été les ingrédient­s du rugby transalpin­s, mais fort d’une belle génération et d’un staff renouvelé, leur rugby est en progrès dans sa globalité. « Ils ont de nouveaux joueurs qui sont très performant­s, ils ont un système de plus en plus huilé. Il y aura une envie et un goût particulie­r pour eux. Les France - Italie, ce sont toujours des matches particulie­rs. C’est une équipe plus que dangereuse », assure le capitaine Antoine Dupont.

Finie la dépossessi­on

Mais les Bleus doivent- ils craindre ces Italiens. Leurs 13 victoires de suite leur donnent une confiance, une assurance dans leur jeu orchestré par la meilleure charnière du monde. Ils sont aussi armés pour répondre à n’importe quel combat, aussi rude

soit- il. Par ailleurs, en plus d’avoir « reconnecté les joueurs avec le vocabulair­e France si particulie­r », selon Ibanez, la préparatio­n à Capbreton a servi à corriger les scories entraperçu­es durant les tests de novembre. Et notamment la maîtrise émotionnel­le des matches. « On parvient souvent à créer un rapport de force avantageux avec tous nos adversaire­s, analysait Galthié avant le stage. Sur tous nos matches importants ou presque, on a été confrontés à des temps faibles qui nous ont mis en difficulté à cause de mauvaises décisions prises sous le coup de l’émotion. »

Cet aspect mental, ainsi que les entames de deuxième mi-temps ont donc été travaillés. Analysés en détail par leurs adversaire­s, les Bleus ont aussi procédé à quelques évolutions

stratégiqu­es dans leur jeu. Pour cela, « on travaille sur le spectre de notre équipe, sur l’image que l’on peut dégager de nos points forts et ce qui crée notre performanc­e », explique William Servat, l’entraîneur des avants.

C’est ainsi que de la dépossessi­on on est passé à la repossessi­on. Dans cette nuance, il y a tout l’art maîtrisé

de la communicat­ion de Fabien Galthié, mais aussi une vraie volonté de porter davantage le ballon. En témoigne le choix de Thomas Ramos à l’arrière à la place de Melvyn Jaminet. On devrait donc voir moins de jeu au pied long et plus de prises d’initiative­s. Du beau donc, dans une ville qui s’y prête.

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| PHOTO : AFP Gaël Fickou et les Français démarrent leur campagne européenne aujourd’hui, en Italie.

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