Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Affaire Héléna : la cause du décès pas établie
L’autopsie du corps identifié comme celui d’Héléna Cluyou, l’étudiante de 21 ans disparue le 29 janvier à Brest (Finistère), n’a pas permis d’établir la cause de sa mort. L’enquête se poursuit.
Les résultats de l’autopsie et des analyses génétiques réalisées sur le corps calciné retrouvé jeudi dans la forêt de Landévennec, à Argol, confirment qu’il s’agit bien d’Héléna Cluyou, disparue dimanche 29 janvier à Brest (Finistère).
« L’autopsie n’a pas permis de déterminer la cause du décès mais a établi que le corps a été brûlé après la mort, a précisé le procureur de Brest, Camille Miansoni, lors d’une conférence de presse, hier. Certains organes ayant pu être préservés, des analyses complémentaires vont être réalisées. »
« Des zones d’ombre »
Les investigations se poursuivent donc pour « reconstituer le scénario complet » : le 29 janvier, vers 6 h 45, juste après la dernière image enregistrée d’Héléna, une rencontre entre le suspect, Sylvain L., et sa victime a eu lieu. Il était en voiture, elle était à pied. Immédiatement après, la voiture a roulé jusqu’à la côte, à LocmariaPlouzané. Et n’a plus bougé jusqu’à 8 h 30. La présence d’Héléna dans le véhicule a aussi été confirmée. Son corps a séjourné dans le coffre.
Le jeudi suivant, le 2 février, très tôt le matin, le suspect a pris la route à 5 h 50 pour rouler dans la presqu’île de Crozon, au- dessus de l’Aulne
maritime, passant par L’Hôpital- Camfrout, Rosnoën, Pont- de- Buis, Dinéault. « À 6 h 16, à la station- service du Super U du Faou, il achète 4 l d’essence », précise le commissaire Pascal Gontier.
Sylvain L. reste ensuite dans le secteur jusqu’à 7 h 10. Il revient vers 8 h 30 à Brest, puis repart dans le secteur de l’Aulne maritime, où le corps d’Héléna sera découvert plus tard.
Avant d’être transporté dans un état comateux à l’hôpital des Armées, où il allait faire une seconde tentative de
suicide suivie, plus tard, de son décès, Sylvain L. a évoqué, devant son frère, « en boucle, un accident » : « Je n’ai pas du tout pensé à un accident de la circulation, précise le procureur. En réalité, le suspect tentait de dire que ce n’était pas un acte volontaire mais involontaire. »
Une tentative de drague qui se serait mal passée et aurait mal fini est un scénario possible. Visage connu des nuits brestoises, consommateur d’alcool et de cocaïne, Sylvain L. avait une réputation de fêtard sans limites. Une procédure de harcèlement
sexuel, dans une autre région, l’a mis en cause, en 2017. « Un dossier classé sans suite faute de preuves. »
« Travailleur, il était socialement et professionnellement inséré, rappelle le procureur. Son casier judiciaire vierge, il n’était pas dans les radars de la justice. »
Cependant, « beaucoup de zones d’ombre restent à éclaircir », conclut Camille Miansoni : « L’endroit où le corps a été conservé entre le dimanche et le jeudi. Et ce qu’a subi Héléna… »