Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Des pièces de costume breton s’envolent aussi pour le Japon
À Osaka, au Japon, l’enseigne Hankyû Omeda organise depuis de nombreuses années le salon French fair. Et cette année, la Bretagne est mise à l’honneur. Voilà pourquoi ce grand magasin s’est rapproché de la conférence de danse Kenleur (15 000 adhérents), afin qu’elle lui prête spécifiquement les pièces d’un costume bigouden.
À travers une coiffe des années 30 et un haut de femme couleur noir et tango datant des années 40, c’est un bout du patrimoine vestimentaire breton qui s’est envolé ainsi, jeudi, vers le pays du Soleil levant.
Au- delà de ce voyage très particulier, nécessitant mille et une précautions, c’est une façon de valoriser le travail de Kenleur qui, à Riec- sur- Bélon (Finistère), a constitué un fonds impressionnant avec trois mille pièces dans sa collection de textiles.
Des pièces qui, par leur rareté, leur spécificité, reflètent la richesse vestimentaire des terroirs et font l’objet d’un processus d’inventaire. Au début du XXe siècle, « à l’apogée du port du costume traditionnel, on comptait une soixantaine de modes », précise Matthieu Le Boulch, responsable de la collection textiles à Kenleur.
Ces pièces, qui entrent dans la collection textiles, ne sont plus portées. Kenleur, à travers ce travail mémoriel et de sauvegarde, joue un rôle muséal. Et porte un projet, à moyen terme, de centre de ressources autour du patrimoine vestimentaire breton. Une façon de le valoriser.
Rares sont les déplacements à l’étranger. En 2021, une coiffe du pays de l’Aven avait rejoint une expo sur la clientèle.
Les pièces, entrant dans la collection, viennent de dons. Ainsi, la coiffe fuselée (35 cm de haut) qui part à Osaka est un don du couturier Pascal Jaouen, lui-même parrain du fonds de dotation Bretagne, créé à l’initiative de Kenleur.
Pratique. La collection de Kenleur est visible sur rendez- vous, tél. 02 97 58 10 50.