Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
À Saint-Brieuc, la mobilisation reste forte
Entre 7 600 et 12 000 personnes ont manifesté à Saint-Brieuc, hier, contre la réforme des retraites. Un chiffre en hausse par rapport au 7 février. Les syndicats appellent à maintenir la pression.
Cette quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites avait été fixée un samedi, pour permettre à ceux qui ne peuvent pas manifester en semaine, ainsi qu’aux familles, de se joindre au mouvement.
À Saint- Brieuc, pour la CGT et la CFDT, c’est une réussite. Avec 12 000 personnes dans les rues selon les deux syndicats (7 600 selon la police), les représentants syndicaux se sont félicités d’avoir dépassé « la barre des 10 000 » pour la quatrième fois consécutive.
Le 19 janvier, l’intersyndicale avait compté 20 000 personnes (9 500 selon la police), 15 000 le 31 janvier (9 200 selon la police), 10 000 le 7 février (5 000 selon la police).
Sans heurts et dans le calme
« On est très satisfaits pour un samedi, réagissait juste après la manifestation Matthieu Nicol, leader de la CGT dans les Côtes- d’Armor. On savait qu’on allait perdre beaucoup de nos militants, fatigués par le temps consacré depuis le début du mouvement, entre les assemblées générales, les tractages, les piquets de grève. Cette journée allait plutôt toucher les plus précaires, qui ne peuvent pas se permettre de manifester en semaine, ainsi que des familles. Ils ont répondu présents. »
Même son de cloche du côté
de Yoann Bouguet, secrétaire général de la CFDT 22 : « Il y avait une super ambiance, une population très différente, avec pleins de familles, des jeunes. C’est ce qu’on voulait. »
Parti de la place de la Liberté un peu avant midi, le cortège a pris la direction du pont d’Armor, puis s’est faufilé dans les ruelles du centre historique de Saint-Brieuc, un parcours inhabituel. Sans heurts et dans le calme, les manifestants ont montré leur opposition au recul de l’âge légal de
départ à la retraite.
Batucada, musique bretonne, enceintes montées par les organisations syndicales ont permis aux milliers de personnes présentes de s’exprimer en chantant, criant, hurlant.
Parmi eux, de nombreuses familles, avec de nombreux enfants, dont une bonne partie manifestait pour la première fois. « On ne veut pas travailler jusqu’à 100 ans, nous ! », affirmait Nolhann, âgé de 14 ans, venu avec ses parents et ses trois frères et
soeurs, qui ont entre 9 mois et 10 ans.
Cap maintenant sur la prochaine journée de mobilisation, jeudi 16 février, avec une manifestation qui s’élancera à 11 h, du parc des Promenades de Saint- Brieuc. En ligne de mire, le mois de mars se prépare déjà. « Si le gouvernement ne lâche rien, ça va se durcir », prévient Matthieu Nicol.