Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Les incontourn­ables

- L’église Saint-Pierre

L’église Saint- Pierre résume à elle seule plusieurs étapes majeures de l’art roman, entre 1070 et 1130. Son existence est mentionnée dès 1026 dans un acte rédigé par Richard II de Normandie mais les vestiges que l’on peut aujourd’hui admirer remontent aux années 1070-1080 et ont sans doute succédé à des bâtiments plus anciens. Saint- Pierre est sans nul doute l’une des plus belles constructi­ons romanes du pays d’Auge, avec son étonnante tour lanterne en octogone. La nef, à l’origine beaucoup plus grande, est amputée au XVIIIe siècle. On y ajoute une façade et un portail de style classique. Déjà plusieurs fois restaurée, elle l’est encore en 1843 lorsque la foudre frappe le clocher. Désacralis­ée, elle est devenue un espace culturel où se succèdent exposition­s et concerts.

L’église Saint-Thomas

Construite au XIIe siècle, l’église SaintThoma­s est, depuis la Révolution, la seule église de Touques encore consacrée. Elle fut nommée ainsi en l’honneur de saint Thomas Becket qui aurait béni son chantier avant son retour outre-Manche, où il fut assassiné en 1170 dans sa cathédrale de Canterbury par les sbires du roi Henri II Plantagenê­t et canonisé comme martyr de la foi trois ans plus tard. Le bâtiment a souffert des rénovation­s successive­s dont il a fait l’objet. Seuls le choeur et la base de la tour du clocher sont d’époque. Pour le reste, si les murs et la partie supérieure de la façade sont purement romans, le portail avec pilastres à l’antique est de style Louis XIV. Le clocher, surplombé d’une flèche néogothiqu­e, date de 1870. L’intérieur abrite un gigantesqu­e crucifix de la fin du XVIIe siècle.

Le long des rues étroites et fleuries s’égrènent maisons de charme et petits hôtels particulie­rs. Nombreux furent les riches originaux qui, en marge de l’émergence trouvillo- deauvilloi­se, choisirent l’ancien fief du Conquérant. Si Touques est un village-rue qui s’étend de part et d’autre d’une nationale aux allures de sente verdoyante, la cité s’égaye aussi dans la nature environnan­te. Ici et là surgissent de belles grilles et de hauts murs derrière lesquels se retranchen­t de superbes manoirs ou castelets et protègent secrètemen­t la douceur d’y vivre. Par exemple aux « Mésanges », ancienne résidence d’une célèbre demi-mondaine, ou encore le manoir du Haut Bois, autrefois manoir de Fleurigny, devenu demeure de charme et qui abrite de petites ânesses du Cotentin.

Le haras de Méautry

Dans ce pays de haras, une des gloires de Touques est celui de Méautry (autrefois Meautrix), l’un des plus célèbres de France. Seul élevage en activité consacré aux pur- sang, il est resté dans la famille Rothschild depuis sa création. Ce sont les barons Alphonse et Gustave, grands amateurs d’équidés, qui acquièrent en 1873 ce manoir de style Louis XIII et ses douze hectares de prairies. Fils du baron James, fondateur de la branche française, ils perpétuent ainsi la longue histoire d’amour entre les Rothschild, la Normandie et les chevaux. Méautry a accueilli les plus célèbres pensionnai­res, notamment plusieurs vainqueurs du prestigieu­x Prix de l’Arc de Triomphe. Son propriétai­re a aussi reçu à Touques personnali­tés et têtes couronnées, comme la reine Elizabeth II en mai 1967.

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| PHOTO : VILLE DE TOUQUES Maisons de maître et petits hôtels
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| PHOTO : CHRISTIAN GUIBOUT/ CC BY-SA 4.0, VIA WIKIMEDIA
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| PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE
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| PHOTO : VILLE DE TOUQUES

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