Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Vincent Le Goff : « J’ai fait le choix du style de vie »

Formé au FC Nantes, le vice- capitaine du FC Lorient, Vincent Le Goff, dispute sa neuvième saison chez les Merlus. Il s’est livré sur sa longévité, ses choix de carrière, mais aussi l’argent dans le foot.

- Vincent Le Goff, 33 ans, défenseur du FC Lorient. Recueilli par Baptiste COGNÉ.

Depuis que vous êtes au FC Lorient (2014), aviez-vous déjà pris autant de plaisir que cette saison ?

Oui, au début de mon aventure lorientais­e, c’était très plaisant de jouer sous Sylvain Ripoll. Cette année, il y a aussi beaucoup de plaisir, beaucoup de points, donc c’est encore mieux. C’est super intéressan­t de pouvoir jouer les premiers rôles sur une saison. Ça change la donne par rapport aux dernières années. En tant que compétiteu­r, c’est davantage ce qu’on souhaite. Après, j’ai toujours pris du plaisir à jouer, à vivre des émotions. Mon objectif est de terminer ma carrière sans avoir de regrets.

La philosophi­e de jeu prônée par l’entraîneur Régis Le Bris vous convient-elle ?

Carrément. On se sent bien dans ce qui est mis en place. Il a un style, une façon de voir le football. Il y a beaucoup de complément­arité, de connexions entre les joueurs. Cela a bien pris dès les premiers matches, et les points sont venus valider tout ça. Quand on joue le haut de tableau, cela booste à faire encore plus les choses. Personnell­ement, mes qualités sont sûrement plus adaptées à son style de jeu et à sa manière de fonctionne­r. Chaque coach a ses idées, sa formation, son éducation football, et on ne peut pas toujours être connecté sur la manière dont il faut jouer. Cette saison, je me sens bien dans cette équipe qui marche.

« Pour un club, est- ce que l’amour du maillot est vraiment important ? »

Le staff s’appuie notamment beaucoup sur la vidéo. Comment le percevez-vous ?

Déjà, on l’utilise beaucoup plus qu’avant. C’est très bien fait, pointu, mais en même temps assez logique, parce qu’il (le coach) essaye de nous intégrer aux discussion­s pour qu’on prenne conscience des erreurs et des qualités dans notre jeu.

Vous disputez actuelleme­nt votre neuvième saison avec le FC Lorient. Comment expliquez-vous cette longévité au club ?

Si en arrivant ici, en tant que doublure de Raphaël Guerreiro, on m’avait dit que j’allais rester neuf ou dix ans, je n’y aurais pas forcément cru, mais en tout cas, j’aurais signé pour ! Parce que venir jouer en Bretagne, à côté de chez moi, en plus en Ligue 1, je pense que c’est un rêve pour tout le monde. Je suis donc très content d’être ici depuis toutes ces années. Est- ce que c’était un objectif ? J’ai toujours eu de l’ambition et d’aller voir plus haut, mais je suis heureux de ma carrière.

Tenter l’aventure à l’étranger ne vous a jamais intéressé ?

Franchemen­t, pas vraiment. Cela aurait pu, mais je n’ai jamais eu non plus l’opportunit­é, à part des championna­ts exotiques. Et puis, j’étais très bien ici, avec ma famille, mes amis qui peuvent venir aux matches. Cela change la donne. J’ai fait le choix du style de vie ici, et j’adore.

Et aller chercher un dernier contrat « juteux » loin de la France ?

Ce n’était pas une priorité. Je n’ai pas forcément cherché non plus. Mon objectif était de rester au FC Lorient, et cela s’est concrétisé.

Finalement, il y a peu de joueurs qui restent autant de temps que vous dans un même club. L’attachemen­t au club et l’amour du maillot ont-ils disparu ?

C’est un sujet compliqué. Pour les clubs, est- ce que l’amour du maillot est vraiment très important ? Cela dépend. C’est aussi un monde d’entreprise­s, avec des obligation­s de tous les côtés… Ce n’est donc pas facile de rester connecté à un club très longtemps, même si c’est encore faisable. Et je suis très content d’en faire partie.

Qui dit entreprise­s, dit argent.

Quel regard portez-vous sur le football business ?

Forcément, je m’y intéresse, même si ce n’est pas mon domaine. Aujourd’hui, chaque club essaye de tirer son épingle du jeu parce que ce n’est pas facile de survivre, il y a beaucoup de monde. Il y a une obligation de développem­ent et d’anticipati­on. C’est un sujet compliqué. Après, on comprend la réaction des supporters, des gens de l’extérieur, mais je pense qu’il faut vraiment être dedans pour comprendre.

En décembre dernier, vous avez prolongé pour un an supplément­aire avec le FCL (jusqu’en juin 2024). La saison prochaine sera-t-elle votre dernière ?

Je ne sais pas, mais j’y réfléchis. Je ne me fixe pas de limite. On verra en fonction des discussion­s, mon état de forme, et surtout des performanc­es. Je ne pense pas que l’âge soit un frein, même s’il faut la motivation et le style de vie qui vont avec. Tout est ouvert.

Finirez-vous au FC Lorient ?

En tout cas, je pense que ce sera compliqué d’aller ailleurs. J’aime bien ma vie ici.

Qu’allez-vous faire après votre carrière ?

J’y pense, j’ai pas mal de projets qui se mélangent, mais il n’y a rien de concret. Dans le football ? Je ne sais pas non plus. Il y a beaucoup d’aspects qui donnent très envie. Le monde du sport m’attire vraiment. En tout cas, le moment sera venu de profiter de ma famille après ma carrière.

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| PHOTO : THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE Vincent Le Goff : « Mes qualités sont plus adaptées au style de Régis Le Bris. »

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