Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Il n’y a que la vérité qui blesse

Quimper - Orléans : 75-91. Aux abois défensivem­ent, les Béliers enregistre­nt une nouvelle défaite, pas la moins problémati­que ni la moins inquiétant­e. La trêve va faire chauffer les têtes.

- Jérémy PROUX.

À ce train-là, la saison quimpérois­e va rapidement osciller entre la crainte de se faire peur, objective au regard de la résilience de certains mal classés, ou l’ennui profond. Jusqu’à hier, les Béliers pouvaient encore compenser leur inconstanc­e, d’une rencontre à une autre, par le fait de savoir rester dans les clous entre leurs murs.

Même cela a fini par voler en éclats, et dans les grandes largeurs, face à une formation d’Orléans qui n’a pas manqué grand- chose. Dans ce genre de cas de figure, le talent doit permettre de compenser. Mais plus la saison avance, et plus l’Ujap en semble dénué, en- dehors de quelques éléments qui eux-mêmes finissent par tirer la langue, à force d’endosser les responsabi­lités que d’autres refusent de concentrer.

« Pas de fil rouge »

Pour le dire franchemen­t, la soirée quimpérois­e a vite pris les traits d’un supplice sans fin. Il a fallu un quarttemps à l’OLB pour se régler par rapport à l’intensité défensive finistérie­nne (11-15, 9’), rapidement ruinée par les pertes de balles (7 dans le premier quart). À compter de ces dix premières minutes, on a vu que du noir, comme le maillot orléanais… et la copie locale. « De l’intensité, on n’en a vu que dans le 4e quart-temps », peste Laurent Foirest, bien conscient

du caractère anecdotiqu­e de ces dix dernières minutes, tant l’écart était entériné.

Gênés aux entournure­s sur les pick and roll, les Béliers ont rapidement laissé des boulevards en un contre un. Et quand Quimper finissait par se régler, c’est Jackson (11 points dans le deuxième quart) qui commençait à sévir de loin (28- 36, 17’). Or, l’Ujap n’allait pas être autant aux abois que lors du troisième quart. Dans ces seules 10 minutes, la traction arrière orléanaise, menée par Jackson et Stark, a valu 23 des 28 points loirétains, quand le binôme Bourhis-Leon, dont il faut faire le deuil de la complément­arité, n’avait pris… que deux tirs ! Tout le monde ne peut pas s’offrir des CV ronflants, mais la nuance a ses limites ! « On a continué à balbutier, constate Laurent Foirest. Eux ont des joueurs qui mettent des gros shoots alors que nous, mêmes ouverts, on n’arrive pas à en mettre. Et on prend l’eau, parce qu’on ne stoppe pas leurs arrières. »

Ainsi, le gouffre guettait les Bretons (30- 44, 19’ puis 50-74, 27’), aphones défensivem­ent et bien trop monocordes offensivem­ent. Vissé sur sa chaise, Laurent Foirest renvoie une impression que les solutions commencent à manquer, et c’est là sans doute le plus inquiétant. Ce n’est pas qu’une illusion, surtout quand Diawara et Vranes, principaux vecteurs du scoring, apparaisse­nt tantôt scoutés, tantôt usés. « Ce qui m’inquiète le plus, c’est quand on n’a pas de certitudes, pas de fil rouge », envoie carrément, lucide, Paul- Lou Duwiquet. « Bien s’entraîner ne suffit pas », finit par lancer Laurent Foirest. Et comment !

QUIMPER – ORLEANS : 75-91. (13-15 ; 21-31 ; 19-28 ; 20-15)

Arbitres : MM. Bissuel, Bazine et Malphettes.

QUIMPER. Leon 3, Begarin 6, Diawara 7, Hamilton 2, Vranes 16 puis Wallez 17, Bourhis 7, Ruel 10, Duwiquet 7, Le Meut, Guegan Royan, Bruno ORLEANS. Stark 21, OgungbemiJ­ackson 22, Perkovic 10, De Lattibaudi­ère 9, Mbida 2 puis Mutuale, Difuidi 2, Leloup 3, Mipoka 7.

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| PHOTO : DANIEL SAINTHORAN­T Laurent Foirest, tête baissée. Sans solution ? La copie d’hier le laisse à penser.

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