Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

La French tech fait rimer innovation avec transition

L’entretien du dimanche. Avec Morlaix, Brest et Quimper, Lannion fait partie de la French tech de l’Ouest breton. Un réseau au service de la création et du développem­ent de sociétés innovantes.

- Renée-Laure EUZEN.

Entretien

Estelle Keraval, directrice de la technopole Anticipa (Lannion- Guingamp)

Nathalie Nicolas, responsabl­e de la communicat­ion digitale French tech.

L’Ouest breton a vu son label French tech renouvelé pour trois ans. Y a-t-il un changement par rapport au renouvelle­ment de 2019 ?

E.K. Oui. On a préféré se concentrer sur le label Capitale, c’est-à- dire, le plus haut niveau. Il est plus rare, plus difficile à obtenir.

N.N. On faisait partie des 13 capitales en 2019. En 2023, on fait partie des 16 territoire­s retenus. Certains l’ont perdu, et trois sont entrés. On l’a conservé.

À quoi correspond ce label ?

E.K. Il permet de faire du lien avec les dispositif­s nationaux tels que French tech next 40/120 ou Green 20. Aucune entreprise de Lannion n’est entrée dans l’un d’eux, car il faut respecter certains critères. Ekinops, fournisseu­r de solutions télécoms, n’était pas éligible car elle est cotée en Bourse. Lumibird, spécialist­e du laser à fibre, parce qu’elle a été créée il y a trop longtemps. Le French tech 40/120 propose un accompagne­ment à des start- up qui sont identifiée­s comme des pépites. Green 20 concerne les jeunes pousses qui sont axées sur la transition écologique.

Qui sont les acteurs impliqués ? E.K. La French tech de l’Ouest breton est portée par les quatre technopôle­s. On travaille vraiment ensemble.

Ensuite, le réseau comporte un board, un comité exécuif présidé aujourd’hui par le Brestois Charles Cabillic. Michel L’Hostis, le patron de la société lannionnai­se Apizee, en est le vice-président, et Anne- Cécile Le Quéré, d’Apitic, une autre entreprise lannionnai­se, en fait également partie.

N.N. Ce comité compte autant d’hommes que de femmes, avec des entreprene­urs du monde du numérique mais aussi de la filière industriel­le.

Quelles sont les thématique­s à développer ?

E.K. Dans les années à venir, ce sera la transition écologique, l’inclusion, la parité. À Lannion, on a déjà initié un

mouvement vers ces sujets avec l’événement Solution4G­ood, un challenge qui récompense des projets qui ont des impacts positifs sur la société. On a initié ce rendez-vous en 2019. À Lannion, on est assez sensibles à ces sujets.

La French tech, c’est aussi soutenir l’emploi ?

E.K. Bien sûr. Faciliter, renforcer l’emploi est l’un des axes forts de nos actions. Le Covid nous avait obligés à revoir le modèle de nos job- datings et de proposer des rendez-vous en distanciel. et finalement, on s’est aperçus que cette formule nous permet de toucher beaucoup plus de monde. Car aujourd’hui, on peut télétravai­ller d’ailleurs au service de nos entreprise­s locales, mais aussi télétravai­ller depuis ici.

Comment se porte le marché de l’emploi ?

E.K. On est sur un volume d’offres un peu plus raisonnabl­e que ce qu’on a connu par le passé. Mais, au job- dating, c’était tout de même une centaine d’emplois qui étaient à pourvoir au sein d’une douzaine d’entreprise­s. Et pas forcément des grands groupes. On a beaucoup entendu parler du plan social chez Nokia en 2022, mais aujourd’hui, les emplois perdus ont été compensés, notamment grâce au tissu de TPE-PME qui est vivace dans le territoire.

 ?? | PHOTO : OUEST-FRANCE ?? Estelle Keraval et Nathalie Nicolas, de la technopole Anticipa (Lannion-Guingamp), avec le coq, emblème de la French tech.
| PHOTO : OUEST-FRANCE Estelle Keraval et Nathalie Nicolas, de la technopole Anticipa (Lannion-Guingamp), avec le coq, emblème de la French tech.

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