Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Rolland : « Le sentiment du devoir accompli »
Kevin Rolland a profité des championnats du monde en Géorgie pour effectuer le dernier run de sa carrière. Après 17 ans sur les pistes.
Le roi du halfpipe tire sa révérence. Un an après les Jeux olympiques de Pékin durant lesquels il était le premier freestyler porte- drapeau, Kevin Rolland, 33 ans, raccroche.
Je me sens bien, soulagé. J’ai le sentiment du devoir accompli. Je m’étais donné un challenge avec cette compétition au milieu de nulle part, car c’est la seule à laquelle je prends part cette année. Je voulais faire du beau ski, aux côtés des meilleurs skieurs. La place est anecdotique (7e). Ce qui m’importait, c’était de bien skier. Je suis fier de finir à un moment où le niveau de ski halfpipe mondial est à son sommet, ça me fait vraiment plaisir. En vérité, ma carrière s’est arrêtée après les JO l’année dernière. Les gens me considéraient déjà comme un retraité de toute compétition. Ça m’a donné envie de revenir. Je trouvais ça cool de l’annoncer moi-même, ne pas laisser les autres décider.
Après mon accident en 2019 et mes quelques jours de coma, ma vision du risque a changé. Pas dans le halfpipe, je n’ai pas peur de mourir, je prends des risques mesurés car je me sens à l’aise. Par contre en ski, je fais des choses parfois plus dangereuses. Une fois qu’on a un accident, on ne voit plus la vie de la même manière.
En un mot, ma carrière a été incroyable. Je retiens la première fois que j’ai été champion du monde en 2009, ma première victoire aux X Games en 2010, c’était LA compétition qui me faisait rêver petit, ma médaille aux JO aussi. Mais ce qui m’a rendu fier, c’est de revenir après ma blessure. Ce n’était pas un challenge sportif mais de vie. J’étais brisé mentalement et physiquement. Maintenant, j’ai plein de projets en tête. J’ai des idées de vidéos, d’événementiel, de partage d’expérience aussi. Pas mal de choses dans la marmite.