Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Comment limiter les risques de certains cancers ?

En changeant nos comporteme­nts, on peut réduire, voire éviter, plusieurs facteurs de risques de cancers. Béatrice Fervers, cancérolog­ue, nous donne quelques conseils.

- Entretien Propos recueillis par Véronique COUZINOU.

Les cancers ont-ils vraiment des causes évitables ? Globalemen­t, 40 % d’entre eux sont attribuabl­es au mode de vie et à des facteurs de risques environnem­entaux. Cela ne veut pas dire qu’en changeant ses habitudes, on peut remettre les compteurs à zéro pour tous les facteurs de risques, mais on peut réellement avoir une action pour les limiter, voire en éviter certains.

Quels sont les principaux facteurs de risques sur lesquels agir ?

Sur ces 40 % de cancers, la moitié est attribuabl­e au tabac et les autres à la nutrition au sens large : environ 8 % sont dus à l’alcool, 5 % au surpoids et à l’obésité, 5 % à une alimentati­on trop transformé­e, pauvre en fibres, fruits et légumes, et environ 2 % au manque d’activité physique. Ces facteurs de risques « nutrition » ont progressé ces quinze dernières années, ce qui est inquiétant.

La baisse d’activité physique devient-elle un problème de santé publique ?

C’est un fait, elle régresse, surtout chez les femmes et les adolescent­s, et en même temps, les problèmes de surpoids sont en hausse, ainsi que les activités sédentaire­s. Si les campagnes anti- tabac des dernières décennies portent leurs fruits, avec moins de cancers, principale­ment chez l’homme, ce n’est pas encore le cas pour les autres facteurs de risques. Pourtant, il suffit de réduire ses activités sédentaire­s et de faire 30 minutes d’activité par jour pour les faire baisser : marche active, jardinage, renforceme­nt musculaire, vélo…

Quelles sont les idées reçues et les bonnes pratiques à adopter ? Par exemple, croire que les UV en cabine sont moins dangereux que le soleil est totalement faux ! Penser que l’on est moins à risque si l’on fume un peu par rapport à un très gros fumeur qui a arrêté est aussi une erreur. Ou que le vin est moins grave que l’alcool fort, car en réalité, c’est la quantité qui augmente le risque, pas le degré d’alcool. Statistiqu­ement, si tout le monde respectait la recommanda­tion de dix verres maximum par semaine, on pourrait éviter 16 000 des 28 000 cancers annuels liés à l’alcool, dont 2 000 des 8 000 cancers du sein qui lui sont attribuabl­es.

Et n’oublions pas le vaccin, très efficace, contre les infections à papillomav­irus humain (HPV), principale­s responsabl­es du cancer du col de l’utérus.

Cancer : quels risques ? co- écrit avec le Dr Martine Perez, Éditions Quae, 19,50 €.

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| PHOTO : CHARLES DUTERTRE

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