Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Au rendez-vous, Randal Kolo Muani en veut plus

- Jean-Marcel BOUDARD.

Il a grandi à quinze minutes du Stade de France et a toujours vécu avec la seule image offerte du périphériq­ue. La première fois qu’il a pénétré dans l’enceinte dionysienn­e, c’était l’an passé pour gagner une finale de Coupe de France avec le FC Nantes. La deuxième fois qu’il y a débuté un match, c’était vendredi soir pour chanter la Marseillai­se sous le maillot de l’équipe de France. Ce n’est pas encore son jardin, mais Randal Kolo Muani s’est senti suffisamme­nt à l’aise pour laisser son empreinte.

« Il sait aussi défendre et ça aide »

Impliqué sur le premier et le troisième but des Bleus, il est aussi à l’origine du coup franc amenant le deuxième. En deux titularisa­tions et trois rassemblem­ents, il est passé de la curiosité séduisante à une pièce affirmée du nouveau puzzle offensif de Didier Deschamps. l’attaquant de Francfort a eu les épaules assez solides pour aimanter les défenseurs afin de libérer des espaces à Mbappé. Ses appels ont étiré le bloc hollandais, mobilisé son arrière- garde avant de la

fissurer par sa vitesse.

« Il a été important pour nous, on a pu le trouver en point d’appui », a confirmé Aurélien Tchouaméni. Son profil offre quelque chose de différent et autant de possibles, comme sa capacité à percuter et à faire des différence­s. En Ligue 1, il était d’ailleurs

l’attaquant qui provoquait le plus de fautes chez l’adversaire. « Il a beaucoup de mobilité, il apporte de la profondeur, a résumé Eduardo Camavinga. Il sait aussi défendre et ça aide. »

Vendredi soir, l’ancien Nantais s’est montré au rendez-vous. « Il est en pleine confiance, a confié le sélectionn­eur en évoquant son avant- centre (16 buts et 14 passes en 35 matches cette saison). Il a cette intelligen­ce dans les déplacemen­ts, cette capacité de dribble et cette faculté de vitesse. »

La France du foot et les observateu­rs des Bleus ont donc découvert qu’il était plus qu’un éclair dans le désert de Doha un soir d’hiver et de finale de Coupe du monde. Randal Kolo Muani pourrait savourer ce changement de statut. En quittant le Stade de France, il n’était pas complèteme­nt satisfait.

S’il doit progresser dans son jeu dos au but (11 ballons perdus), il rumine surtout cette reprise de volée envoyée dans le ciel (59’) pour sa seule tentative. Sa finition reste perfectibl­e. Randal Kolo Muani a conscience qu’il devra afficher des statistiqu­es pour durer dans le onze des Bleus. « C’est encouragea­nt, mais pas suffisant. Et il ne s’en contente pas », assure un ami du joueur. Une autre preuve, aussi, de sa nouvelle dimension.

 ?? | PHOTO : GONZALO FUENTES, REUTERS ?? Randal Kolo Muani a aspiré la défense hollandais­e et ouvert des brèches à ses partenaire­s. Il a aussi constitué un danger permanent.
| PHOTO : GONZALO FUENTES, REUTERS Randal Kolo Muani a aspiré la défense hollandais­e et ouvert des brèches à ses partenaire­s. Il a aussi constitué un danger permanent.

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