Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Un marcheur dans le peloton des marathonie­ns

Marathon de Paris, aujourd’hui (8 h 15). Aurélien Quinion, recordman de France du 35 km marche, prendra le départ ce matin. L’ouvrier paysagiste vise un temps de 3 heures. En marchant !

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Sacré champion de France du 20 km marche dimanche 12 mars à Aix-lesBains, Aurélien Quinion va s’aligner, ce matin, sur le marathon de Paris. Il va détonner, forcément, dans ce paysage de coureurs. Mais il y voit une décision logique : « Si je dois faire 40 km à l’entraîneme­nt le dimanche, je préfère être entouré de plusieurs milliers de personnes que tout seul dans la forêt de Montmorenc­y. »

L’avantage, c’est qu’il ne recevra pas de cartons, lui qui avait été disqualifi­é lors des championna­ts d’Europe à Munich l’été dernier. « Le fait qu’il n’y ait pas de juges, c’est tout bénef, rigole celui qui partira dans le sas des 3 h, à 8 h 16. Mais ce n’est pas pour ça que je vais me mettre à courir ! La marche est ancrée en moi depuis des années. »

Comme Diniz à New York

Poussé par son oncle, Aurélien Quinion a commencé à l’Athletic club de Bobigny. Lors des compétitio­ns FSGT, il pratique la marche et d’autres discipline­s de ses 12 à 15 ans. À Montreuil ensuite, il se spécialise. Pour devenir, aujourd’hui à 30 ans, l’un des leaders de la marche athlétique en France. Quatorzièm­e des Mondiaux l’été dernier à Eugene (États- Unis), record de France du 35 km à la clé (2 h 28’46’’), il tentera

de faire mieux à Budapest en août. Il est dans de meilleures conditions que l’an passé, ayant retrouvé un statut d’athlète de haut niveau depuis janvier. Il bénéficie d’une Convention d’insertion profession­nelle (CIP). « J’ai donc quitté mon poste de surveillan­t de nuit au centre de formation d’Eaubonne fin décembre. Je suis désormais ouvrier paysagiste à

Saint- Gratien, avec des aménagemen­ts d’horaires. Pour moi, c’est important de faire autre chose que de l’athlétisme », informe le Francilien, qui continue d’entraîner au pôle Espoirs de la Ligue d’Ile- de-France et dans son club, l’Entente Franconvil­le Césame Val- d’Oise.

Ce matin, en prenant le départ du marathon, il souhaite mettre un coup de projecteur sur sa discipline, malmenée, à l’image de son retrait des championna­ts de France Élite en salle (elle a été incorporée aux championna­ts de France d’épreuves combinées). « Quand Yohann Diniz avait accroché un dossard sur le marathon de New York en 2007, c’était une mise en lumière de la marche, ça avait intrigué ! Mon idée est la même. À Paris, c’est le bon endroit, c’est dans ma région. »

Aurélien Quinion ne va pas aborder ce marathon comme une course : « J’aurais aimé mettre plus d’intensité que pour un simple entraîneme­nt, mais après avoir fait 1 h 19’57’’ sur le 20 km il y a deux semaines, j’ai eu un coup de fatigue. Au pire, je pense que je suis capable de faire 3 h 15’, au mieux 3 h. Ce sera fun, certains coureurs vont essayer de ne pas se faire battre par un marcheur ! »

Après ce marathon, on le retrouvera sur le championna­t d’Europe de marche par équipes, à Podebrady (République tchèque) le 21 mai. Où, cette fois, il sera aux avant-postes.

Pierre LÉZIART.

Principaux engagés français : Morhad Amdouni, Mehdi Frère, Michaël Gras, Yoann Kowal, Anaïs Quémener.

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| PHOTO : KMSP / FFA Aurélien Quinion, ici lors du 35 km marche des championna­ts d’Europe 2022 à Munich, va disputer le marathon de Paris ce matin, en marchant.

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