Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
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Un homme de 22 ans, interpellé lundi à Mayotte, a été mis en examen pour « meurtres en bande organisée ». Il est soupçonné d’avoir tiré sur trois hommes dont deux sont décédés, le 28 mars.
Les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) ont rapidement identifié un suspect après le double homicide, place du Gros- Chêne, mardi 28 mars, à Rennes. Ce jour-là, vers 22 h 30, deux hommes, âgés de 29 et 34 ans, ont été tués à l’arme automatique, et un troisième blessé. Un règlement de compte, lié au trafic de produits stupéfiants, est « très probable », avance le procureur de Rennes, Philippe Astruc.
Le suspect, âgé de 22 ans, a été interpellé, sur mandat d’arrêt du parquet de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée), lundi 3 avril, six jours après les tirs mortels, « alors qu’il avait quitté la métropole pour atterrir aux Comores, et arrivait à Mayotte par bateau ». Il a été ensuite transféré à Rennes, où « il a fait valoir son droit au silence tout au long de la garde à vue ».
« Casqué et ganté »
Les enquêteurs de la PJ ont établi qu’il aurait agi en deux temps. Lundi 27 mars, il aurait surgi dans un appartement, à Maurepas, casqué et encagoulé, porteur d’une arme de poing et d’un couteau. Deux hommes, âgés de 17 et 20 ans, se trouvant dans le
logement, avaient été blessés. L’un d’eux présentait notamment une plaie par balle à la jambe. Le lendemain, le 28 mars, le suspect se serait présenté, place du Gros- Chêne, sur un point de deal, « une première fois dans l’après-midi, casqué et ganté », détaille le procureur. Une discussion « houleuse avec ses futures victimes » aurait eu lieu avant que le jeune homme quitte les lieux en les menaçant. « Il se représentait dans la soirée, armé, toujours casqué et ganté, tirant et faisant deux morts et un blessé ».
Touché aux jambes, le blessé s’est vu délivrer une ITT (Interruption totale de travail) de 15 jours. Il est sorti de l’hôpital.
Après sa garde à vue, le suspect a été mis en examen des chefs de meurtres et tentatives de meurtres en bande organisée, détention sans autorisation d’une ou plusieurs armes, blanchiment en bande organisée, et placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Sa compagne, « qui l’a aidé activement à quitter le territoire national », le lendemain des faits, a été mise en examen pour « recel de malfaiteur », et « blanchiment en bande organisée ». Une importante somme d’argent en liquide a été retrouvée au domicile de cette étudiante de 20 ans, à Saint-Brieuc. Selon le procureur, « elle bénéficiait d’espèces données par son compagnon, sans revenu officiel, et avec qui elle ne vivait pas ». Elle encourt une peine maximum de 10 ans d’emprisonnement. Elle a été placée en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention.