Christophe Courcy ou le jardinage commeartdevivre

L’entretien du dimanche. Il est le compositeur et chef d’orchestre de la Fête des jardins, qui réunira une centaine de pépiniéristes et artisans, samedi 22 et dimanche 23 avril, à Tréveneuc.

Christophe Courcy, organisateur de la Fête des jardins, à Tréveneuc.

Votre relation au jardinage ?

Pour moi, jardiner est un plaisir, ça fait du bien à la santé et au moral. C’est en tout cas ce qu’ont montré des chercheurs britanniques. Le jardinage fait partie de ma vie depuis toujours. Enfant, j’étais très souvent chez ma grand-mère maternelle, qui avait un jardin avec un potager, des poules et des fleurs. On grattait la terre, on suivait le fil des saisons. On mangeait des tomates quand il y en avait au potager. Ce sont de merveilleux souvenirs. C’était une vie plutôt simple dont j’ai une certaine nostalgie.

On ne jetait pas les déchets végétaux à la poubelle, on faisait déjà un compost, parce qu’on savait qu’une fois décomposé, ça allait donner du bon terreau. On recueillait l’eau de pluie dans de grands baquets. On désherbait avec une binette à la sueur de son front. C’était une manière de faire, transmise de génération en génération, qui revient d’actualité, comme on le voit avec le compost domestique, qui sera obligatoire en 2024.

Votre jardin idéal ?

Ma vision du jardin a toujours été le mélange de tout ce qui peut se planter : les fleurs, mais aussi les aromatiques, des légumes et les fruitiers. Un jardin où on aime passer du temps, y travailler, s’y reposer, y réfléchir… C’est un tout. L’agrément et le pratique. Du coup, on peut penser à un Eden. Pour moi, le jardin est un art de vivre. Je rêve d’ailleurs de créer un

verger conservatoire et un jardin d’expérimentation et je recherche actuellement un terrain d’environ 2 ha, dans un triangle Saint-Brieuc – Paimpol – Guingamp.

Comment concevez-vous la Fête des jardins ?

Quand j’ai créé la Fête des jardins, en 2016, je voulais que ce soit une grande et belle fête des plantes. Je construis chaque édition comme on conçoit un jardin, carré par carré : je choisis les pépinières, les producteurs, les artisans, avec mon coeur, avec mon âme même. Tous ces exposants sont les meilleurs dans leur domaine et passionnés. Chaque édition représente un véritable challenge afin d’être prêt à temps.

Cela va bien au-delà d’un marché aux plantes…

Sans jouer les ayatollahs ni culpabiliser qui que ce soit, j’essaie d’insuffler aussi les problématiques qui me tiennent à coeur. Comme la préservation des insectes pollinisateurs et des organismes auxiliaires de culture, le jardin au naturel, la protection de l’environnement… J’essaie, par les ateliers proposés et les conférences, de sensibiliser à ces questions.

Si les gens repartent en se disant « Je ne mettrai plus d’insecticide sur mes plantes quand il y a des pucerons, mais plutôt des larves de coccinelles » ou « Pourquoi ne pas planter des salades aux pieds de mes rosiers », c’est toujours ça. On peut essayer, chacun à son niveau, de moins peser sur notre planète.

Et Fergus Garrett, l’invité d’honneur de votre fête de printemps 2023 ? Fergus Garrett est une grande star internationale, reconnu comme l’un des plus grands jardiniers au monde. Il est le jardinier en chef du magnifique domaine de Great Dixter Gardens, dans le Sussex, en Angleterre.

C’est la première fois qu’il vient en France et j’en suis extrêmement fier. Il est très attaché à la question de l’environnement et, lors de sa conférence, samedi 22 avril, il traitera notamment la question du dérèglement climatique au jardin. Sa notoriété va contribuer à diffuser un peu plus le message de l’urgence à agir, je l’espère.

Emmanuelle MÉTIVIER.

Samedi 22 et dimanche 23 avril, de 10 h à 18 h, au château de Pommorio, à Tréveneuc. Entrée : 5 €, gratuit pour les moins de 16 ans. Tous les ateliers, conférences et animations sont gratuits, dans la limite des places disponibles. Plus d’informations sur fetedesjardins.com

Ouest- France vous propose de gagner des abonnements d’un an au magazine Terre de jardins et des rosiers de la pépinière Roses Loubert.

| PHOTO : OUEST-FRANCE Christophe Courcy a deux sujets qui lui tiennent à coeur : le jardinage et l’environnement.