Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Il veut créer une distilleri­e artisanale à Plumieux

Yann Le Bréguéro voudrait produire un spiritueux au goût du whisky à Plumieux. Pour soutenir son projet et acquérir un alambic, il a lancé une cagnotte en ligne.

- Isabelle SIGOURA.

Côté initiative­s, Yann Le Bréguéro n’est pas à court d’idées. Celui qui avait organisé un transport de marchandis­es vers l’Ukraine pour venir en aide aux réfugiés imagine, un an plus tard, créer une micro- distilleri­e à Plumieux.

« J’ai toujours été attiré par la culture artisanale, observe le Plumetais qui a de l’or dans les mains. À son actif, la fabricatio­n d’un smoker américain (gros barbecue) de 540 kg en acier. L’alcool, c’est au cours de nombreux voyages à l’étranger qu’il a appris à le fabriquer. C’est en faisant goûter son breuvage à de grands distillate­urs que l’idée de lancer sa propre production a germé. « Ils l’ont décrit comme rond et gourmand. » L’occasion aussi pour ce « fervent partisan du local » de s’inscrire dans une démarche de circuit court.

« Du whisky de maïs »

En quelques semaines, cet amateur de whisky est passé de l’idée au projet. Et a rapidement obtenu l’accord des services douaniers pour développer son activité, dans un hangar qu’il prendra soin d’aménager. Il imagine y fabriquer ce qu’il appelle « du whisky de maïs ». Un clin d’oeil aux ÉtatsUnis dont il est fan. « À l’origine, aux USA, pendant la prohibitio­n, l’alcool était fabriqué à partir de maïs », explique-t-il en observant l’unicité de ce whisky des années plus tard dans

l’Hexagone : « Un seul distillate­ur en fabrique désormais en France. »

Mais ne s’improvise pas distillate­ur qui veut. Chez nous, le cahier des charges est strict. Tellement strict que Yann Le Bréguéro ne pourra pas mentionner le mot whisky sur ses étiquettes, mais spiritueux. En cause, le maltage de la boisson. « Je fabrique l’alcool à partir d’un procédé d’adjonction de sucre comme aux USA, car le maïs ne se malte pas naturellem­ent comme l’orge ou le seigle. »

Décrocher le précieux label IGP (Indication géographiq­ue protégée)

serait pour lui le Graal. Mais avant d’y parvenir, il sait que le parcours sera laborieux compte tenu du cahier des charges français.Yann Le Bréguéro mise sur deux gammes de produits. L’un autour des 35 ou 40 degrés et le second autour des 50 degrés. Des produits forts qu’il faudra bien entendu consommer avec modération.

Des arômes vanillés et boisés

Côté arômes, il les promet vanillés et boisés, l’alcool étant vieilli en fût de chêne. « Son goût est complèteme­nt différent des autres whiskys, indique- t- il. Il est plus fort. Et il ne faut pas chercher à retrouver le goût d’un whisky écossais. »

Au mois de mai, Yann Le Bréguéro suivra une formation lui permettant de créer son entreprise, qu’il gérera le week- end, en marge de son activité profession­nelle de chauffeur routier.

Il espère distiller ses premiers litres d’alcool cet été. Pour soutenir son projet déjà bien accueilli dans sa commune, et acquérir un alambic, il a lancé une cagnotte en ligne, sur Leetchi.com

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Voici le modèle d'alambic que Yann Le Bréguéro souhaitera­it installer dans son hangar.
 ?? | PHOTO : OUEST-FRANCE ?? Yann Le Bréguéro imagine fabriquer ce qu’il appelle du whisky de maïs.
| PHOTO : OUEST-FRANCE Yann Le Bréguéro imagine fabriquer ce qu’il appelle du whisky de maïs.
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| PHOTO : OUEST-FRANCE Yann Le Bréguéro souhaitera­it lancer sa production de spiritueux cet été.

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