Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

« Je ne veux pas avoir une descente sur mon CV »

Ses objectifs, son profil de dynamiteur, le dernier schéma tactique tenté par Brest, son avenir… Franck Honorat fait le tour des questions avant le déplacemen­t à Reims.

- Franck Honorat, attaquant du Stade Brestois. Recueilli par David GUÉZENNEC.

Le Stade Brestois a augmenté beaucoup de curseurs contre Toulouse dimanche dernier (3-1)… Malgré nos vingt premières minutes. On a mis de l’agressivit­é, on est vite sortis sur le porteur de balle, on s’est créé aussi beaucoup d’occasions. Ce qui nous manquait depuis un moment et on a eu de la réussite. Mais ça fait trois ans que je suis ici et c’est dommage de ne mettre le feu que quand on est au bord du gouffre et qu’on doit gagner. L’année prochaine et les suivantes, on devra jouer dès le début de saison les matches comme si on jouait notre peau.

Vous avez joué dans un système inhabituel avec Romain Del Castillo un peu plus bas…

Oui, l’idée était d’amener plus de monde en attaque, Jérémy Le Douaron est à gauche et ça me permet quand je suis côté droit d’avoir Steve (Mounié) et Jérémy dans la surface.

Ce système vous convient-il ?

On essaie d’être un peu plus haut, de presser plus haut, même si parfois on a du mal à le faire. On l’a bien fait contre Toulouse. C’est toujours mieux pour nous les attaquants de défendre en avançant, car si on récupère le ballon on est dans les bonnes zones, on n’a pas 80 mètres à courir. Il y a du monde devant dans ce système avec Steve et Jérémy dans la surface et Romain peut se mettre entre les lignes et donner des bons ballons.

On a l’impression de retrouver le Franck Honorat de la saison dernière…

Mon non- départ ( à Mönchengla­dbach l’été dernier) m’a fait du mal. Il faut se remettre, l’équipe était moins bien, je me posais des questions. Tout est rentré dans l’ordre. Et on a tous la même idée en tête : le maintien.

Avez-vous douté cet automne ? Non. Dans tous les clubs où je suis passé, j’ai eu des bas. Ici aussi quand je suis arrivé. Souvent, je ne suis pas titulaire les premiers mois. Il faut se battre. Ça passe par les entraîneme­nts, une remise en question, un préparateu­r mental. Dans la vie, les bas sont faits pour te forger. Tout n’est pas tout beau tout rose. J’en suis sorti. Avec l’arrivée du nouveau coach, j’ai retrouvé ma confiance, ma tranquilli­té, ma liberté sur le terrain. Mais le plus dur dans le foot est de rester constant.

On vous définit comme un détonateur pour l’équipe, ça vous convient ?

Je ne suis pas le seul à prendre la profondeur, mais on joue beaucoup sur moi pour que je prenne de la vitesse et fasse des centres. Quand je suis en forme, je crée de l’activité sur le terrain et je mets de la vitesse. Quand je suis bien physiqueme­nt, ça élargit le jeu, et laisse plus d’espace au milieu. Je mets du dynamisme, de la profondeur. Devant, Steve n’a pas un style à jouer en profondeur, Jérémy est aussi un finisseur plus qu’un joueur de couloir et Romain Del Castillo joue dans les pieds. Donc forcément quand je suis moins bien, comme contre Troyes, et que je ne demande pas de ballons dans la profondeur, ça met moins de peps à notre jeu.

Après onze buts et quatre passes décisives l’an passé, vous en êtes à cinq buts et six passes décisives, quel est l’objectif là ?

Faire mieux que les années précédente­s. J’aimerais aller chercher dix buts et neuf passes décisives On est à Brest, on joue le maintien, on a une saison difficile, alors dix buts et neuf passes décisives c’est un bon objectif, après des premiers mois compliqués.

À 26 ans, vous sentez-vous à maturité ?

J’ai plus confiance en moi. Plus d’expérience. Je sais quand je suis bien physiqueme­nt ou moins bien, quand il faut aller au duel. J’arrive mieux à me placer sur le terrain. Auparavant, je faisais beaucoup d’appels dans le vide. Je dépensais énormément d’énergie pour rien. Je gère mieux selon le tempo du match, selon nos temps forts ou faibles. J’ai encore une marge de progressio­n sur la régularité, sur le fait d’être toujours à 100 % physiqueme­nt et à être bien dans la tête pour être performant.

Après votre transfert avorté cet été pensez-vous aux sollicitat­ions qui pourraient encore venir ?

Si je continue à marquer et à faire des passes décisives, j’aurai des sollicitat­ions, mais vu comme ça m’a pris la tête et comme j’étais moins bon en première partie de saison par rapport à ça, je me concentre sur le maintien avec le club. On discutera plus tard s’il y a ou pas des sollicitat­ions. Si je me pose des questions dès maintenant, je vais le ressentir sur le terrain. Je suis là depuis trois ans, dans un club qui a des valeurs, des principes et c’est pour ça que j’y suis venu. On nous laisse jouer notre football, on est à l’écoute ici et c’est pour ça que j’ai fait ces saisons-là. J’ai commencé à me libérer, à jouer mon football. Ici, j’ai vu aussi que j’arrivais à marquer. Alors je n’ai pas envie d’avoir marqué sur mon CV une descente en Ligue 2, ce serait une honte.

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| PHOTO : JOËL LE GALL Franck Honorat : « Dans tous les clubs où je suis passé, j’ai eu des bas. »

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