Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

« On veut se projeter longtemps avec Régis Le Bris »

Objectifs de fin de saison, prolongati­on de Le Bris, départ prochain de Le Fée, pelouse du Moustoir… Le directeur général du FC Lorient, Arnaud Tanguy, fait le point avant la venue de l’OM.

- Recueilli par Arnaud HUCHET.

Arnaud Tanguy, 47 ans. Directeur général du FC Lorient

Quelles sont les ambitions de Lorient pour cette fin de saison ? Progresser, toujours, et finir du mieux possible. Au coup d’envoi de la L1, on ambitionna­it de terminer dans les trois premiers de « notre » championna­t, derrière les huit gros. On y est. On a eu un certain coup d’arrêt, on continue de bosser pour retrouver ces dynamiques positives de résultats et de jeu qu’on a vues cette saison. Je suis confiant.

L’équipe n’a-t-elle pas trop été fragilisée par le mercato hivernal très actif, avec les départs de Moffi et Ouattara et les arrivées de Faivre, Makengo et Dieng ?

On a pris 25 points en 10 matches en début de saison, puis 19 en 19 matches. Le ralentisse­ment avait débuté avant la trêve liée à la Coupe du monde et le mercato. C’est sûr que les départs de Terem et Dango ont nui au rendement collectif et aux automatism­es qui peuvent se créer dans une saison. C’est regrettabl­e de modifier substantie­llement l’équipe, mais cela fait partie de notre industrie et de la façon de gérer un club. Et on est allé chercher des très bons joueurs. Match après match, on s’améliore. Le coach, le staff et les joueurs travaillen­t pour retrouver cette fluidité qu’on avait dans le jeu.

Vous avez réinvesti plus de 20 millions d’euros sur des recrues qui peinent à convaincre. Le résultat n’est-il pas décevant ?

Aucune autre équipe n’a investi autant que nous cet hiver. Cela montre aussi l’ambition du club. Comme je le disais, la dynamique collective ne se fait pas en un claquement de doigts. Les principes du coach doivent être compris, match après match, chacun doit se fondre dans le collectif et apporter sa pierre à l’édifice pour que l’équipe tourne. On peut toujours espérer mieux, mais nous ne sommes pas déçus de l’investisse­ment des recrues et impatients de voir la suite.

Au rayon du positif, c’est la sixième fois que Le Moustoir, contre l’OM, sera à guichets fermés cette saison. Satisfait ?

Il y a un engouement autour du club et de l’équipe qui est agréable à vivre et accompagne­r. Il se passe quelque chose autour du FCL. Un vent de fraîcheur et une dynamique se sont installés depuis l’été dernier. C’est une fierté de remplir Le Moustoir, de partager les émotions avec nos abonnés et supporters. On a l’objectif de faire d’autres guichets fermés d’ici la fin de la saison (Toulouse, Brest, Lens et Strasbourg). Cela traduit le bon travail de toutes les équipes du club, qui est structuré. L’an passé, on avait déjà un taux de remplissag­e satisfaisa­nt, malgré la saison en demi-teinte. Là, on est à plus de 14 000 spectateur­s de moyenne (86 % de taux de remplissag­e).

C’est l’effet Régis Le Bris, aussi ? C’est sûr qu’il y a un effet coach. On a fait un choix identitair­e l’été dernier, mais aussi un choix de jeu. Cela se traduit par un engouement populaire autour de l’équipe. L’ambiance est plaisante, comme la communion à la fin des matches.

Régis Le Bris a récemment été prolongé de deux ans (2027). Qu’estce qui vous a poussé à le faire aussi tôt ?

Il y a beaucoup de facteurs positifs : le début de saison excellent, ce qui se dégage de l’équipe. Et Régis, on le connaît très bien, car il est au club depuis 10 ans. On a envie de se projeter longtemps avec lui et son staff. La trêve internatio­nale était un bon moment pour entamer les discussion­s. On a trouvé un accord très rapidement. Cela donne de la visibilité, de l’attente et de l’espoir.

Regrettez-vous qu’Enzo Le Fée ait publiqueme­nt annoncé son départ du club l’été prochain ?

Enzo (fin de contrat 2024), c’est un enfant du club, il est ici depuis 15 ans. Il compte énormément pour l’équipe, le staff, le club. Il est investi pleinement dans sa mission de joueur majeur de l’équipe. Après ses interviews, il y a eu des discussion­s mais pas de sanction. Il n’y a pas de problème avec lui, on respecte sa parole.

Pourquoi ne l’avez-vous pas prolongé ?

On a fait des propositio­ns qui n’étaient peut- être pas celles attendues, il y a peut- être eu de l’impatience. Mais en tout cas, il y a toujours eu du dialogue. Il y aura des discussion­s avec Enzo, son conseiller et les éventuels clubs qui s’intéresser­ont à lui. On lui souhaite d’avoir la meilleure carrière possible, que ce soit à Lorient ou ailleurs.

La mauvaise pelouse du Moustoir est un point noir récurrent. Comment faire pour que cela ne se reproduise plus ?

Ce qu’on a vécu l’été dernier, plus personne ne veut plus le revivre (match contre Lyon remis et plaquage en urgence d’une nouvelle pelouse, en mauvais état ces derniers temps). On a des réunions depuis l’automne avec la Ville, le Festival Intercelti­que (FIL) pour que le protocole à venir garantisse une bonne tenue de la pelouse avant, pendant et après le FIL. Un protocole très précis, en cours de rédaction, avec des moyens supplément­aires. En attendant, avec le printemps qui revient, on aura une belle pelouse pour finir la saison. Ensuite, on reviendra à l’hybride, on refera le travail de semis à l’intersaiso­n, puis le protocole permettra de garder une pelouse praticable et en bon état.

Comprenez-vous l’inquiétude des supporters par rapport à l’arrivée au club d’un actionnair­e minoritair­e américain ?

Je peux la comprendre. Mais ce qu’il se passe à l’intérieur du club, avec notamment la prolongati­on du coach et du staff, un choix identitair­e, va à l’inverse de ce que pensent les plus inquiets. Le président Loïc Féry est là et bien là. Il est toujours actionnair­e majoritair­e. Mon job de directeur général, avec toutes les équipes opérationn­elles, c’est d’être garant que Lorient reste Lorient et qu’on soit attaché à notre territoire, qu’on crée du lien avec tout l’écosystème local. C’est le cas. À date, rien n’a changé dans notre quotidien.

« Il y a un vent de fraîcheur et un engouement autour du club »

 ?? | PHOTO : THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE ?? Arnaud Tanguy (au centre), directeur général du FC Lorient, ici avec Régis Le Bris (entraîneur) et Jean-Marie David (adjoint, au premier plan).
| PHOTO : THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE Arnaud Tanguy (au centre), directeur général du FC Lorient, ici avec Régis Le Bris (entraîneur) et Jean-Marie David (adjoint, au premier plan).

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