Stefan Küng, dix ans après Cancellara ?

Stefan Küng en impose. Que ce soit physiquement (1,93 m) ou par son pedigree. Passé à trois dixièmes du titre européen en contre-la-montre et trois secondes du titre mondial l’an passé, le Suisse veut rectifier le tir.

En début d’année, le coureur de 29 ans avait prévenu : sa saison aura comme objectifs majeurs Paris-Roubaix et les Mondiaux de Glasgow (Écosse). L’heure est venue de briller une première fois. « Les grandes victoires marquent une carrière. C’est aussi ce qu’il reste au palmarès. Le jour où je fais basculer cette dynamique, tout peut aller très vite », nous confiait-il en début de saison.

« Gagner Paris-Roubaix changerait ma vie »

Le colosse suisse est déjà sorti de sa tanière depuis quelques semaines en finissant sixième sur le GP E3 fin mars et sur le Tour des Flandres, dimanche dernier. Sûr de sa force, c’est d’ailleurs lui qui a mené la chasse derrière les deux monstres Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel. « Je n’ai rien pu faire pour les suivre. J’ai essayé d’anticiper les mouvements toute la journée et j’étais un peu cuit », confiait-il à son équipe après le « Ronde ».

Sur un tracé moins pentu qu’en Flandres, le natif de Wil pourrait être dans son jardin dans le Nord où il a terminé troisième l’an dernier. Avec Mads Pedersen (Trek- Segafredo) et Filippo Ganna (Ineos- Grenadiers), il fait partie des sérieux outsiders à la victoire finale. « Je vais retrouver des situations que je connais déjà pour agir efficacement. Gagner ParisRoubaix changerait ma vie. »

Cela fait dix ans que la Suisse cherche un successeur à Fabian Cancellara. « C’est une course pour les fous », disait le triple vainqueur de l’épreuve (2006, 2010, 2013). Stefan Küng espère l’être un peu plus que les autres aujourd’hui.

Quentin BURBAN.

| PHOTO : AFP Le Suisse Stefan Küng fait partie des favoris de cette édition 2023.