Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
L’Enfer et ses chemins de traverse
Être assistant d’équipe sur Paris- Roubaix, c’est tenter de courir contre le temps qui passe, et rejoindre le prochain secteur pavé dans le temps imparti, avec ses paires de roues et sa sacoche de bidons remplie.
Si la routine d’un matin de course ne change pas pour Julie Drouet, entre massages et poses de pansements anti-ampoules, c’est une fois le départ donné à Denain que les choses s’accélèrent pour l’une des deux assistantes d’Arkéa Pro Cycling. « Au brief, la veille, on fait en sorte de quadriller tous les secteurs. Il y a les proches ou la famille de membres de l’équipe qui aident également. » Le livre de route coincé dans le creux du tableau de bord, les yeux rivés sur le GPS et l’oreille attentive aux messages délivrés sur la conversation WhatsApp, celle qui a rejoint la formation cet hiver se poste d’abord à la sortie du secteur n°12, d’Auchy- lez- Orchies. « On va se garer un peu plus loin, pour être prêts à repartir, souffle-t- elle en manoeuvrant. Car ensuite, on doit filer vers le secteur n°6. »
Quelques minutes avant le passage des coureuses, elle reçoit un coup de téléphone du directeur sportif pour lui signaler l’ordre des coureuses. Pas de crevaison à signaler. Marie-Morgane Le Deunff, Anaïs Morichon et Amandine Fouquenet sont passées. « Les autres sont trop loin, on part si on veut être à Bourghelles. » Et assurer le coup pour la mieux placée des trois, intercalée à l’avant de la course.
La néophyte de l’Enfer du Nord n’a plus de ravitaillement, la voiture de Franck Renimel, le directeur sportif, est bloquée sur les pavés, victime d’une crevaison. « J’espère que ça va le faire jusqu’au bout », commente-telle, une fois le bidon glissé à sa coureuse. Celle- ci terminera 52e, à 7’38’’. Pour l’assistante, reste maintenant à rallier le vélodrome au plus vite.