Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Quelles suites entre EAG et le Département ?
Fred Le Grand, président du club, réagit à la volonté du Département de se retirer du syndicat qui gère les travaux et l’aménagement du stade de Roudourou.
Fred Le Grand, président d’En Avant Guingamp (EAG).
Quelle est votre réaction par rapport à la fin du syndicat mixte ?
Une réunion (mercredi, N.D.L.R.) a mis en évidence la fin du syndicat mixte d’aménagement du stade de Roudourou (propriétaire par délégation, à 55 % par le Département, 22,5 % par la ville de Guingamp et 22,5 % par Guingamp- Paimpol agglomération, N.D.L.R.) à l’ordre de janvier 2024. Je n’ai pas été surpris puisque j’avais eu un entretien avec le président du Conseil départemental (Christian Coail, N.D.L.R.).
Maintenant, des questions se posent. Comment les collectivités vont- elles voir les choses sur la suite ? En Avant n’a pas à intervenir, évidemment. Ce qu’on souhaite dire aujourd’hui, c’est que le Département a toujours été un partenaire historique et fidèle du club. En Avant Guingamp a grandi grâce et avec le Département, c’est incontestable.
On souhaite qu’il reste dans ce syndicat. Ce serait dommage de casser quelque chose qui fonctionne bien avec des moyens financiers qu’on peut juger importants, mais qui sont raisonnables.
S’il n’y a plus de syndicat, le club sera-t-il en difficulté ? Évidemment. Je ne pense pas que ça va arriver, en tout cas je ne le souhaite pas, on évitera cela. J’ai de l’espoir que les collectivités se mettent autour de la table pour discuter.
On est dans un département où il n’y a pas de grandes agglomérations.
Ça a toujours été plus difficile pour Guingamp, mais on s’est toujours serré les coudes et, ensemble, on a plutôt réussi. On doit être heureux, aujourd’hui, de l’image de ce stade emblématique de Roudourou qui appartient, pour moi, au- delà de la Ville et de l’Agglo, à tous les Costarmoricains.
Le Roudourou est l’endroit qui fait le plus de spectateurs dans le département (avec 6 millions de spectateurs depuis 1990 ; 5 942 000 pour les seuls matchs de championnats d’EAG, N.D.L.R.).
Le club aurait-il les capacités d’acheter le stade de Roudourou ? Cette question n’est pas d’actualité. Mais il faut que tout le monde soit conscient que, depuis deux ans, le football est en train de changer complètement parce qu’il y a un resserrement de l’élite. De 40 aujourd’hui, on va passer à 36 clubs : 18 en Ligue 1, 18 en Ligue 2.
L’économie des clubs est en train de complètement changer. Beaucoup se font racheter par des fonds. Nous, Guingamp, on a décidé de garder notre modèle, dont on est fiers, avec les acteurs économiques locaux.
On doit se concentrer sur nos acquis, nos atouts. On a besoin du soutien des collectivités. C’est difficile de se maintenir dans le football français au haut niveau ; si, en plus, on essaye de ne pas conserver ce qui fonctionne bien, les marches vont être difficiles à grimper.
Alors qu’il n’est pas propriétaire du stade, le club a aussi abondé dans les travaux de Roudourou. Pourquoi ?
Ça nous semble normal de participer, quand le club a plus de moyens financiers. C’est ce que j’appelle la solidarité costarmoricaine. Quand on se serre tous ensemble les coudes, on réussit. C’est ce qui a fait la force d’En Avant : collectivité et club dans le même bateau.
Aujourd’hui, le club se maintient dans le haut niveau professionnel, Ligue 1, Ligue 2, des Coupes de France, des Coupes d’Europe, accueil des équipes de France, de clubs bretons en Coupe de France… On a réussi à faire tout ça, il faut qu’on continue à aller dans ce même sens.
La sonorisation va être rénovée. D’autres travaux sont-ils nécessaires ?
Ce stade a 30 ans, donc il arrivera sûrement des questions de sécurité, le syndicat est en train de regarder des mises aux normes. En matière d’écologie, il y a une réflexion sur l’éclairage, par exemple. L’outil, tel qu’il est aujourd’hui, on en est fiers.
Il faut de la sérénité, de la discussion et qu’on aille tous dans le bon sens pour qu’on soit forts, tous ensemble.
Êtes-vous prêts à vous inviter à la discussion pour avoir votre mot à dire et peser sur la décision du Département ? Je suis très ouvert, évidemment, à ce qu’on se rencontre et qu’on discute. Janvier 2024, c’est demain. Il est important qu’avec Christian Coail, on se revoie. Aujourd’hui, tout le monde a envie que ça se passe bien. Je répondrai, bien évidemment, à l’invitation.
En Avant a toujours eu le soutien du Département, quelque soit le bord politique. Il faut que ça se poursuive.