Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Suzuki au tapis, une troisième victoire pour Honda ?

Partie sur un rythme d’enfer, interrompu­e à trois reprises, cette 46e édition a délivré des premières heures palpitante­s où Suzuki a perdu toute chance ou presque au départ.

- Stéphane BOIS.

À la sortie des qualificat­ions des 24 Heures Motos, Alan Techer avait eu cette phrase. « Cela risque d’aller vite dès les premiers relais, il ne faut pas qu’on s’énerve. » Il avait vu juste le pilote de la Honda n°1, championne du monde en titre.

En même temps, c’est presque devenu une habitude en endurance ces dernières années. Il y a cette soif d’aller bastonner dès les premiers hectomètre­s, d’aller en découdre avec ses adversaire­s dès que le départ est donné. Il y a les sourires de façade sur la grille mais une fois le casque enfilé, c’est la poudre qui parle. Et ce jeu n’est pas sans risque.

Le Yoshimura Sert perd gros

Il avait raison Alan Techer. Kevin Manfredi sur la Yamaha R1 du Wojcik Racing était le premier à fauter ; le second était Gregg Black, parti en pole position. Il n’allait même pas pouvoir négocier le premier virage. Légèrement tassée par la Honda de Josh Hook, sa Suzuki partait en tonneau. Le rêve de signer une troisième victoire dans le jardin manceau s’évaporait. Il parvenait tant bien que mal à ramener la moto à son box et le génie des mécanos sarthois allait faire le reste. Mais le mal était fait. 20 tours dans la vue. Le bout du monde quand devant cela roule main sur la poignée de gaz.

Il paraît que « rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Ce n’est plus vrai en endurance. À ce jeu de massacre, la Honda n°1, la BMW n°37 et la Yamaha n°7. Un match à trois. Un tiercé qui au jeu des arrêts aux stands, des interrupti­ons pour cause de safety car, n’a cessé d’évoluer. Au jeu du nombre de tours par relais, la Honda semblait avoir un avantage certain en parvenant à boucler plus de tours que ses adversaire­s. Alan Techer, Mike Di Meglio et Josh Hook n’avaient qu’une ambition : respecter leur tableau de marche et attendre la nuit pour aller tenter de semer la concurrenc­e.

Une opposition avec laquelle la Yamaha du Yart allait perdre un peu de terrain en début de nuit, elle qui avait l’habitude de connaître des petits soucis au démarrage. « Nous avons connu un problème qui nous a contraints à l’arrêt, relatait Niccolo Canepa. Il a fallu changer les étriers de frein. » Trois minutes de perdues, près de deux tours. Dans cette bataille, les secondes coûtent cher. « Un mal pour un bien » préférait Mandy Kainz, le team manager de l’équipe autrichien­ne.

La BMW n°37 chute

Une bataille où la moindre erreur est un petit caillou supplément­aire dans sa botte. Comme ce dépassemen­t sous drapeau jaune de Markus Reiterberg­er qui engendrait un stop and go pour la BMW officielle. Et quelques précieuses de secondes d’envolées pour les Allemands qui jusque-là n’avaient fait qu’affoler les chronos. Pire encore lorsque Mykhalchyk chutait et était contrait de repasser par son stand.

La Honda n°1, elle, donnait l’impression de maîtriser son sujet, de réciter sa leçon. En mode métronome.

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| PHOTO : VINCENT MICHEL / OUEST-FRANCE En tête très rapidement après les déboires de la Suzuki n°11, la Honda n°1 n’a fait qu’accentuer son avance profitant du malheur de ses adversaire­s.

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