Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Final familial et enivrant
Jeunesse. Les histoires ont toujours une fin… Les séries aussi. En commençant l’ultime saison de Sauveur & Fils, difficile de ne pas remonter le temps. À l’époque, le psychologue Sauveur Saint-Yves s’enfermait dans le mutisme du secret professionnel et Lazare, son fils de 8 ans, se posait des questions existentielles. C’était en 2016… En sept ans, la famille s’est recomposée et la maison est devenue trop petite. Dans ce final écrit à quatre mains (mère et fille) , la pandémie liée au Covid a généré des troubles psy en pagaille. Des patients, rafistolés par la voix hypnotique de Sauveur, reviennent le voir. De nouveaux visages chargés de non- dits entrent dans son cabinet et stimulent le professionnel fatigué, adepte des causes perdues mais pas désespérées. En toile de fond, le féminisme, la marginalité, la santé mentale… Avant de se quitter, rien de tel qu’une soirée arrosée de planteur. Pour délier les langues et donner le sourire, il n’y a pas mieux ! (Anne-Flore Hervé)
Roman. Tout commence avec ce chat insistant, « un clochard en smoking noir et blanc » qui squatte une place de stationnement. À moins que tout n’ait débuté un peu plus tôt, avec cet emploi perdu, chez Monsieur Bricolage. Ou face à cette copine de collège qu’il aurait été préférable de ne pas croiser, entre deux boîtes de raviolis, au supermarché. Ou bien avant, qui sait ? Le jeune héros d’Olivier Mak-Bouchard est celui d’un conte sans fées mais pas dénué de magie, avec des rencontres fortuites qui doivent moins au hasard qu’il n’y paraît, des erreurs qu’il n’est en définitive pas trop tard pour conjurer. Mais il faudra atteindre la fin du roman pour que les pièces du puzzle s’imbriquent toutes, en un final déconcertant. En attendant, la déambulation au coeur du Luberon est touchante, drôle, attachante. Après Le dit du mistral (2020) et Le temps des grêlons (2022), Olivier Mak-Bouchard signe avec cette fable sociale un troisième roman captivant. (Marie Lenglet)