Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
En mai comme en juin, on attache son chien
À savoir. La laisse s’impose au printemps en forêt et dans les zones naturelles sensibles. Objectif : ne pas perturber la période de reproduction de la faune sauvage qui bat son plein.
De la forêt de Landévennec (Finistère) à celles de Lyons (Eure), l’Ermitage (Manche) et Mervent-Vouvant (Vendée), depuis le 15 avril et jusqu’au 30 juin, il est interdit de promener son chien sans laisse.
« Et c’est comme ça chaque année, dans toutes les forêts de France, depuis 1955, sourit Mickaël Ouisse, chef de projet environnement à l’agence régionale de Bretagne de l’ONF (Office national des forêts). Si le chien a un bon rappel, on pourra le laisser détaché dans les allées et chemins. À condition qu’il reste à proximité directe de son maître (moins de 100 m). »
Un arrêté de 1955
Une question de bon sens : qu’il s’agisse d’oiseaux, de petits mammifères, de reptiles ou de gros gibiers, c’est au printemps que survient le pic des naissances. Une période charnière, que nos amis à quatre pattes peuvent perturber.
« Les propriétaires de chiens arguent parfois du fait que leur animal ne ferait pas de mal à une mouche. Mais le chien peut simplement vouloir jouer. Ce faisant, il dérangera la nichée ou la portée et risque de causer des dommages, en blessant involontairement un jeune ou parce que, effrayés, les parents déserteront la place, abandonnant leurs petits. »
Selon l’arrêté ( en date donc du 16 mars 1955 et toujours en vigueur), la divagation des chiens est non seulement interdite dans les forêts mais aussi dans les bois, les prés, les vignes, les vergers, les marais et sur les rives des cours d’eau, des étangs et des lacs. « Cette mesure est essentielle pour la préservation des espèces et leur repeuplement », insiste Mickaël Ouisse. Y contrevenir est passible d’amendes de 38 à 750 €.
« On les laisse tranquilles »
Avec ou sans chien, les consignes restent les mêmes. « On ne s’approche pas, on ne touche pas, on ne nourrit pas : on laisse les animaux tranquilles », souligne l’expert, qui ne serait pas contre une prolongation de la mesure. « En juillet et en août, on assiste à une seconde vague de naissances qui mériteraient d’être également protégées. »
À noter : différents oiseaux nichant au sol sur le littoral, plusieurs municipalités interdisent au printemps les chiens non tenus en laisse sur leurs plages. « Les Gravelots à collier interrompu, notamment, sont actuellement en période de reproduction. Ils nichent en haut des plages et leurs oeufs ressemblent fortement à des galets. Il est très facile de les écraser si l’on n’y prend pas garde. Du coup, les chiens en liberté constituent un véritable fléau. »
Pour en savoir plus sur la faune sauvage du littoral et les moyens de la protéger : campagne nationale #OnMarcheSurDesOeufs.