Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Rouge et Noir, y a-t-il encore de l’espoir ?
Quinzième de Ligue 1 sur la deuxième partie de saison, le Stade Rennais est pourtant toujours en course pour l’Europe. Faut-il croire à la fin de l’inconstance sur les six dernières journées ?
Le Stade Rennais devrait penser à ouvrir une section gymnastique, tant il se plaît à réaliser le grand écart semaine après semaine depuis le retour de la Coupe du monde. Il y a de quoi se taper la tête contre les murs, franchement, avec pour dernier exemple en date, le passage d’une démonstration face à Reims (3- 0) à une défaite en supériorité numérique à Montpellier huit jours plus tard (1- 0). Le Stade Rennais fait preuve d’inconstance et le problème, c’est qu’il ne sait pas comment changer les choses.
« Il y a des choses qui sont difficiles à expliquer »
« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de faire un constat, c’est de savoir pourquoi, et ensuite comment faire. C’est ça mon métier, pas de dire : « Ce n’est pas normal, on est 15e, souffle Bruno Genesio. On est encore à proximité des équipes qui se qualifient en Coupe d’Europe, on a 53 points et on peut faire encore mieux que l’année dernière en termes de points en fin de saison. Mais on est conscient de la situation. Si on ne l’était pas, on serait irresponsable. » Son équipe a déjà concédé sept défaites sur la phase retour et accumule les difficultés dans le jeu. Elle se procure moins d’occasions et marque forcément moins (15 buts en 13 matches, 36 sur la phase aller) et se liquéfie au moindre événement contraire.
« C’est très frustrant pour nous aussi, explique Flavien Tait. On manque de régularité sur cette deuxième partie de saison. Ne me demandez pas pourquoi, on se pose tous les jours la question. On a sûrement été fragilisé par des matches, et on n’apprend pas de nos erreurs. On sait très bien le genre de matches qui nous attendent, mais à chaque fois, on tombe dans le panneau. » À Montpellier, par exemple, les Rennais n’ont pas su être efficaces pour ouvrir la marque, ce qui aurait évidemment changé la donne.
Les exemples ne manquent pas pour montrer la fragilité de cette équipe et la question est, à six journées du terme du championnat, de savoir si elle sera en mesure de gommer au moins partiellement ses erreurs pour réaliser une série. En ce sens, la réception d’Angers, pire équipe de L1 et de loin, est une première étape importante pour tenter de lancer quelque chose après avoir fait pschitt pour bonifier la victoire face à Reims. « Le foot, le sport en général est fait de choses qui sont inexplicables et qu’on cherche toujours à expliquer. Il y a des explications, des choses qui se sont passées dans la saison qui nous ont quand même été contraires, c’est factuel (les nombreuses blessures notamment). Mais il y a aussi des choses qui sont difficiles à expliquer », lance Genesio, un brin désabusé.
Le technicien a tout tenté pour relancer son équipe après la blessure de Martin Terrier, changeant les joueurs et le système, sans vraiment y parvenir. Au club, on s’est mis dans la tête qu’une qualification européenne, ce qui est l’objectif avoué, ne sera sans doute acquise qu’à l’arraché cette saison. La chance des Rouge et Noir, c’est que la course à la cinquième place est tout aussi difficile pour Lille et Lyon, deux adversaires avec la même inconstance.
« Sur les derniers matches, ça se voyait sur le terrain qu’on n’était pas connecté entre nous, reprend Tait. Il faut avoir l’envie de se surpasser pour le coéquipier, être cette équipe forte qu’on était il y a peu de temps… Le plus important, c’est de retrouver cette régularité. » Si ce n’est pour son calendrier « facile » et le fait qu’il est toujours dans la course, les raisons d’y croire sont moins nombreuses à chaque semaine qui passe. Mais comme le Stade Rennais nous a habitués à toujours être là où on ne l’attend pas, sait- on jamais.
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