Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
La fête vire à l’humiliation pour le FC Nantes
Les Canaris, menés 4- 0 après seulement 31 minutes de jeu, ont complètement raté leur rendez-vous au Stade de France. Il va falloir se relever de cette claque qui sonne fort.
Ils rêvaient d’imiter leurs aînés vainqueurs de la Coupe de France en 1999 et 2000. Ils ont finalement copié ceux de 1970, balayés en finale par Saint- Étienne 5- 0. Il s’en est fallu d’un penalty de Ludovic Blas (75’) pour que la correction soit aussi cinglante.
Le FC Nantes s’est fait surclasser par Toulouse (5-1). Les Violets, promus en Ligue 1 et déjà maintenus, ont mis fin à 66 ans de disette. Les footballeurs de la Ville Rose avaient remporté leur seule Coupe de France en 1957, en menant 3- 0 après seulement 35 minutes de jeu, aux dépens d’Angers, battu 6- 3. Les Canaris, en quête de maintien en championnat, avaient rappelé à l’envi qu’il ne faudrait pas jouer cette finale avant l’heure. Il aurait été bien de ne pas la jouer après coup aussi. Les Nantais étaient encore au vestiaire.
Deux buts sur coups de pied arrêtés après dix minutes
Il y a des attitudes qui ne trompent pas. Vendredi, le manque d’enthousiasme et d’allant de Ludovic Blas, en conférence de presse, tranchait avec l’énergie positive et la confiance affichée par Philippe Montanier, le technicien du Téfécé.
Pourtant, comme contre Nice, les supporters nantais étaient nettement plus nombreux que leurs homologues occitans. Mais la magie n’a pas opéré une deuxième fois de suite. Les hommes de Montanier, loin d’être inhibés par cette déferlante jaune et verte, étaient même bien en place et à la hauteur de l’impressionnant tifo déployé par leurs aficionados.
Sûrs de leur jeu et de leurs forces, les équipiers de Van den Boomen, à la baguette sur les deux premiers buts de Costa (4’, 10’), attaquaient pied au plancher. Le calvaire nantais continuait. « C’était un match très compliqué, pire que ça. Prendre deux buts sur coups de pied arrêtés… On se savait fébrile dans ce domaine. Le match est déjà fini à ce moment », expliquait le défenseur nantais Jean- Charles Castelletto au micro de beIN Sports à l’issue de la rencontre.
Kombouaré rate son coup
Dallinga, très efficace depuis janvier (9 de ses 12 buts en L1), y allait de son doublé. Le buteur violet, d’une subtile pichenette, ajustait Lafont, livré à lui-même (23’) et se montrait opportuniste pour suivre le tir de Chaïbi repoussé par Lafont (31’). Toulouse, impérial au milieu du terrain, était justement récompensé.
La banderole « L’heure de la retraite a sonné pour les Kita » déployée dans le virage jaune et vert accompagnait les traditionnels chants réclamant le départ de l’homme d’affaires francopolonais. Mais hier soir, au Stade de France, les problèmes étaient ailleurs.
Ils sont sans doute nés d’un onze surprenant au sein duquel on ne retrouvait ni Quentin Merlin, côté gauche, ni Samuel Moutoussamy au milieu. En revanche, Moses Simon, inefficace au possible ces dernières semaines, conservait la confiance d’Antoine Kombouaré qui a clairement perdu sa bataille tactique. Le Kanak a sans doute aussi trop tardé à effectuer des changements, intervenus après la pause. Le passage à trois derrière ne suffisant pas à inverser le cours des choses.
Et pourtant, les supporters ont continué à donner de la voix et à encourager les leurs qui ont sauvé l’honneur. Une éclaircie vite ternie par la merveille de frappe de Zakaria Aboukhlal, déviée par Castelletto (78’). Pendant que le kapo de la Brigade Loire, le groupe de supporters le plus bruyant du FCN, exprimait la honte ressentie, les Toulousains exhortaient leur public à s’enflammer.
À Nantes, qui va jouer deux matches clés pour sa survie en Ligue 1, à Brest mercredi et contre Strasbourg dimanche prochain, le feu couve. La fin de saison s’annonce sous très haute tension du côté de la Jonelière. Alban Lafont et les siens ont six matches pour arracher leur maintien. Et ne pas gâcher toutes les belles émotions offertes à leurs fans depuis deux ans, en L1, comme en Coupe de France et d’Europe. « On a pris une loir se relever », concluait Jean- Charles Castelletto.