Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Un 5-1, le petit jaune était noyé

- Christophe DELACROIX.

Billet

De toute façon, les Nantais n’avaient prévu aucune festivité. La Coupe de France, ils ne l’auraient pas exposée et partagé avec leur public, comme si une petite heure au milieu de leurs supporters, un dimanche après-midi sur le cours Saint-Pierre, pouvait nuire à leur santé et les empêcher d’avoir de la tenue trois jours plus tard contre Brest. Hier soir, on avait envie de leur souffler d’aller se changer les idées, se mettre minable pour oublier, eux qui n’avaient qu’une envie, se cacher sous la table et disparaîtr­e.

La Vieille Dame sera beaucoup mieux place du Capitole à prendre le soleil. Elle pourra écouter quelques notes de Nougaro. Bravo à Philippe Montanier et les siens d’avoir ranimé l’eau verte du canal du Midi, la brique rouge des Minimes. Les Toulousain­s n’ont pas eu besoin de cogner pour gagner. Il n’y avait pas d’orage dans l’air comme l’a chanté le poète, juste une équipe éventrée, tétanisée, déboussolé­e.

Logiquemen­t, son guide aurait dû lui souffler l’inspiratio­n, lui faire oublier ses craintes ou ses hantises, la remettre à l’endroit, sauf que le petit Kanak de passage comme il aime à se définir les a accompagné­s dans le naufrage, les bras en croix, l’oeil triste, le regard songeur, comme un entraîneur mal inspiré et pas aidé par les siens. Antoine Kombouaré a souvent surpris dans ses compositio­ns d’équipe, parfois avantageus­ement comme à Turin. Quand ce ne fut pas le cas, il a su également se rattraper et corriger sauf que, cette fois, le FC Nantes a sombré dans les grandes largeurs. Plus que la victoire, c’est sa constructi­on que Kombouaré apprécie. Hier soir, il manquait trop de pièces à son puzzle.

C’est maintenant que le bonhomme va devoir être fort pour repêcher les naufragés de Saint-Denis, et pas seulement parce que ce public versatile, du moins sa frange la plus revendicat­ive, a choisi de huer ceux qu’il a aimés l’an dernier. Le FC Nantes a raté sa finale comme jamais ou presque dans son histoire, car on n’oublie pas qu’il a encaissé un 5- 0 en 1970 par Saint- Étienne et pleuré face au PSG en 1993 (3- 0). Et pourtant, il y avait davantage de talent à l’époque.

Antoine Kombouaré n’égalera pas Raynald Denoueix et Waldemar Kita le gentil Kléber Bobin, mais tout ça n’était que futilité de la toile. Ô mon paîs, ô Toulouse, ôhooo Toulouse va-t- on chanter dans la nuit. 1-5 ou 5-1 si on est Toulousain. C’est à déguster avec modération car le football ne répond à aucune logique.

 ?? | PHOTO : THIERRY CREUX, OUEST-FRANCE ?? Antoine Kombouaré, João Victor et les Nantais ont vécu une soirée cauchemard­esque, hier, à Saint-Denis.
| PHOTO : THIERRY CREUX, OUEST-FRANCE Antoine Kombouaré, João Victor et les Nantais ont vécu une soirée cauchemard­esque, hier, à Saint-Denis.

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