Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Comment réagir ? Les conseils d’un médecin
1 Se concentrer sur sa respiration
Lorsque l’attaque de panique surgit, le Dr Jean-Luc Ducher, psychiatre et auteur de Stress, anxiété, dépression, les thérapies pour s’en libérer (Odile Jacob, 2023), conseille de se concentrer sur sa respiration. « Si vous ne respirez pas normalement, cela peut contribuer au mal- être. » Il invite à essayer de pratiquer la respiration abdominale. « Vous inspirez par le nez, en commençant par gonfler le bas du ventre, au niveau de la ceinture, puis emplissez les poumons, en remontant progressivement et très lentement. Ainsi, vous êtes obligé de lâcher prise au niveau du diaphragme pour qu’il descende. » On expire dans le sens inverse, en vidant les poumons, puis en dégonflant le ventre. Mettre une main sur son ventre peut aider à mieux sentir le mouvement.
2 Le rôle de l’entourage
Les proches d’une personne en pleine crise d’angoisse sont souvent démunis. « Il n’y a pas grand- chose à faire, note Jean- Luc Ducher. Mais 3 Exclure des pathologies et se rassurer
Lors d’une attaque de panique, certaines personnes se demandent si elles ne sont pas en train de faire une crise cardiaque, beaucoup ont l’impression qu’elles vont mourir. Elles ont des symptômes : le coeur qui s’accélère, des picotements dans un membre, des suées, des troubles digestifs, un poids sur la poitrine… Une précaution à prendre est d’exclure toute pathologie. « Il ne faut pas hésiter à voir son médecin généraliste, lui en parler et faire un bilan somatique. Ne serait- ce que pour être sûr que tout va bien. Cela aura aussi une action anxiolytique. »
4 S’entraîner à respirer et faire du sport À moyen terme, travailler sur sa respi
ration est là encore une bonne méthode. « Arriver à maîtriser la respiration abdominale n’est pas toujours évident. Donc il faut le faire régulièrement en dehors des attaques, pour que cela devienne un automatisme quand on est en panique », explique le Dr Ducher, également auteur de Vaincre son anxiété par soi-même (Odile Jacob, 2018). L’activité physique, quelle qu’elle soit, est bonne pour le moral. « On va 5 Suivre une thérapie comportementale et cognitive Chez certains, les attaques de panique qui, au départ, sont ponctuelles, deviennent un trouble panique : ces attaques se répètent et le patient a peur qu’elles réapparaissent. Pour briser ce cercle vicieux, il est possible de se faire aider par un psychologue ou un psychiatre spécialiste des thérapies comportementales et cognitives (TCC). Des solutions médicamenteuses existent aussi, comme les anxiolytiques, qui ont une action rapide. « Je les utilise rarement, car le plus souvent, il n’y en a pas besoin », assure le Dr Ducher. Il y a aussi certains antidépresseurs. « Dans ce cas, c’est un traitement de fond, car ils ne font effet qu’à partir de dix ou quinze jours. »