Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Les Thermes de Saint-Malo, 60 ans de thalasso
Depuis sa création en 1963, l’établissement malouin est devenu la référence du Grand Ouest dans l’univers du bien- être. Dans son livre, Claude Ollivier raconte les coulisses de cette aventure.
Quel visionnaire ce monsieur Édouard Hébert ! En compensation d’une créance, il reçoit 200 000 m2 de terrains. Le banquier parisien pressent qu’il a entre les mains de l’or en liquide. En cette année 1875, la mer fait mode. Pour les bains comme pour les soins. En 1888, en neuf heures, Paris est relié à Saint-Malo en train. Il a tout compris l’homme d’affaires qui s’est empressé de lancer des grands chantiers, comme un promoteur de lotissements d’aujourd’hui.
Le paysage est bouleversé. Les moulins à vent sont rasés. Une ville nouvelle se dresse. Cent cinquante villas – pas du préfabriqué – poussent sur les mielles. Et la vocation touristique de la baie de Saint-Malo éclôt avec la Belle Époque.
Un enfant de Plancoët
C’est là, en majesté, que la première pierre du Grand Hôtel de Paramé est posée en 1883. Il prend racine parmi les palaces de la côte d’Émeraude qui attirent les princes russes et d’Europe, la haute bourgeoisie parisienne, etc. Mais en 1914, les poilus blessés déposent leurs cantines à la place des sacs Hermès des belles dames. Après la splendeur éphémère des années folles, la Wehrmacht prend possession de l’établissement qui mettra du temps à s’en remettre.
En 1963, un an avant Louison Bobet à Quiberon, un médecin rennais, Pierre Héger, a l’idée géniale de créer un centre de rééducation ouvert. Mais vingt ans après, l’entreprise a besoin d’un second souffle. Et c’est un enfant de Plancoët, diplômé de l’école nationale de l’aviation civile, qui relève le défi. Serge Raulic saisit les opportunités. Les provoque. Écoute ses maîtres. Le premier, après son père, est Louison Bobet.
Dans la roue du champion, il trouve sa vocation en 1973 à la thalasso de Quiberon. Le sport rapproche les deux hommes, mais pas seulement. La confiance, le foisonnement et la réussite des projets propulsent l’ex-stagiaire au statut de directeur à 29 ans ! En 1981, Serge Raulic apprend que le palace malouin recherche un acquéreur. Il se lance et fera des Thermes Marins de Saint-Malo la référence du grand Ouest dans l’univers du bien- être.