Tout droit vers le « Stade Rennexit »

Plombé par des erreurs individuelles, le Stade Rennais s’est incliné à Nice, montrant un visage peu reluisant. Mais il reste encore dans la course à l’Europe grâce à la défaite de Lille à Reims.

Nice (Alpes-Maritimes). De notre envoyé spécial

Dans leur malheur, les Rennais ont un allié de poids dans cette fin de saison : Lille. Principal adversaire dans la course à l’Europe, le club présidé par Olivier Létang a, lui aussi, laissé des points en route à Reims hier (1- 0), de quoi atténuer le spleen des Bretons dans l’avion du retour.

Hormis cette donnée, qui est très loin d’être neutre, les Rouge et Noir continuent à avoir tout faux lorsqu’ils sont loin du Roazhon Park et à ce rythme, il y aurait une certaine logique à les voir échouer dans la quête d’une sixième qualification européenne consécutive.

On avait parlé avant la rencontre d’irrégularité, d’efficacité et de remise en question. Ces trois termes ont été employés avec toujours autant de panache par les Bretons en aprèsmatch et à écouter leur discours semaine après semaine, on en vient à se demander s’ils n’essaient pas de se convaincre eux mêmes qu’atteindre l’objectif est toujours possible alors que de nombreux signaux indiquent l’inverse.

« Persuadé qu’il reste des opportunités à saisir »

À Nice, ils ont dominé le match, mais ont offert deux buts à leurs adversaires : le premier en raison d’un marquage trop lâche au départ et à l’arrivée du ballon comme face à Angers (50’), le second la faute à une énorme erreur individuelle de Theate qui a lancé Moffi face au but (72’). Le fait que ce soit Gaëtan Laborde qui marque le premier but, lui l’ancien Rennais dont on louait l’énergie et la combativité l’an passé, est un symbole des manques du SRFC cette saison. Car à l’inverse de Niçois ultra-réalistes (deux buts en quatre tirs cadrés), les Rouge et Noir ont une nouvelle fois vendangé face à Schmeichel (14 tirs, 4 cadrés) et s’en sont remis à un exploit de Bourigeaud pour y croire un peu (78’). Au point de penser que cette défaite est celle de trop pour un groupe qui manque a minima de confiance. « Ça dépend ce qu’on appelle défaite de trop. En ce qui concerne la course à l’Europe, non, il reste quatre matches et douze points à prendre. Je suis persuadé qu’il reste des opportunités à saisir, appuie Bruno Genesio. Mais c’est la défaite de trop dans le sens où elle ressemble à toutes les autres défaites à l’extérieur. Quand ça se reproduit, c’est que les choses ne sont pas assez bien faites. »

Il manque une âme à cette équipe cette saison, qui n’en est pas toujours une et dont l’unité se délite lorsque le scénario du match ne tourne pas dans le bon sens. Plusieurs joueurs ont déjà pointé en public et en privé cette « absence » de collectif et cela explique sans doute toutes ces prestations inégales. « Sur le terrain, on se sentait bien et j’ai senti en première mi-temps une équipe mature », dit pourtant Theate.

« On aurait mérité de marquer un but en première mi-temps, valide son capitaine Hamari Traoré. Ensuite, on est un peu nonchalant en début de deuxième période. » « Il me semble qu’on a plutôt contrôlé le

Les Rennais ont grillé leur dernier joker dans la course à l’Europe et n’ont plus vraiment le choix que d’enchaîner deux succès face à Troyes et à Ajaccio pour continuer à y croire. Mais en sont- ils seulement capables ?

| PHOTO : AFP L’abattement de Benjamin Bourigeaud au coup de sifflet final. Pourtant, malgré son douzième revers de la saison, le SRFC reste à trois points de l’Europe. match dans l’ensemble, même si on n’a pas survolé la rencontre, reprend Genesio. On a cruellement manqué d’efficacité et d’agressivité dans les deux surfaces. J’ai l’impression de répéter ça, on donne les matches à nos adversaires. Il faut en tirer les conclusions qui conviennent. »