Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Israël : des soldats tuent trois otages « par erreur »

Trois Israéliens, captifs du Hamas, ont été tués, vendredi à Gaza, par des soldats de l’État hébreu. Confrontée à des débordemen­ts, l’armée israélienn­e a regretté un « événement tragique ».

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Trois jeunes Israéliens âgés de 25 à 28 ans, captifs du Hamas depuis le 7 octobre, ont été tués, vendredi à Gaza, par des soldats de l’État hébreu. Ces otages tentaient de gagner les lignes israélienn­es.

Selon un officier supérieur du Commandeme­nt du Sud, un soldat a identifié trois silhouette­s suspectes sortant d’un bâtiment situé à plusieurs dizaines de mètres de sa position dans le quartier Shejaiya de Gaza Ville. Les trois hommes étaient torse nu et l’un d’entre eux portait un bâton avec un drapeau blanc de fortune. Le soldat a malgré tout crié « terroriste­s » et ouvert le feu, tuant deux hommes. Le troisième, blessé, a trouvé refuge dans le bâtiment d’où il venait puis en est ressorti. Mais, ignorant un ordre de cesser le feu donné par un officier, un autre militaire a alors tiré sur lui, le tuant à son tour.

Des pressions pour libérer des otages

Les tirs ont été réalisés « en violation des protocoles » qui ne permettent pas aux soldats de tirer sur quelqu’un qui lève les mains en l’air et ils ont été effectués « à l’encontre de nos règles d’engagement », selon l’IDF (Israeli Defense Force, l’armée israélienn­e). Elle a regretté un « événement tragique », survenu dans la bande de Gaza où les soldats font

face à une « grande pression » et d’« intenses combats ».

Cette bavure n’est pas isolée. L’IDF est déjà confrontée à des débordemen­ts et au manque de discipline de certaines de ses troupes. Des excès ont été filmés par des soldats alors

qu’ils ont l’interdicti­on d’utiliser leurs téléphones en opérations, puis complaisam­ment relayés sur les réseaux sociaux. Ces vidéos ont montré le passage à tabac d’un journalist­e, la désacralis­ation d’une synagogue, des tirs sans ordres sur des cibles sans valeur militaire…

Peu après l’annonce de l’armée israélienn­e, des familles d’otages et des sympathisa­nts ont défilé avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. « Nous exigeons un accord maintenant », a dit Merav Svirsky, dont le frère Itay est otage à Gaza.

Un autre rassemblem­ent a eu lieu hier autour des familles d’otages portant les mêmes revendicat­ions. « Nous ne récupérons que des corps morts. Nous voulons que vous arrêtiez les combats et commenciez les négociatio­ns», a déclaré Noam Perry, la fille d’un Israélien retenu à Gaza.

David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, devait rencontrer au cours du week- end le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahma­ne Al-Thani. La rencontre, prévue en Europe, pourrait porter sur une deuxième phase de trêve, afin de permettre la libération de nouveaux otages. La première trêve d’une semaine, qui s’est achevée le 1er décembre, avait permis une pause dans les combats ainsi que la libération d’une centaine d’otages détenus par le Hamas et de 240 prisonnier­s palestinie­ns écroués en Israël.

 ?? | PHOTO : ALBERTO PIZZOLI, AFP ?? Des parents d’otages israéliens détenus à Gaza depuis le 7 octobre lors d’un rassemblem­ent samedi à Tel-Aviv.
| PHOTO : ALBERTO PIZZOLI, AFP Des parents d’otages israéliens détenus à Gaza depuis le 7 octobre lors d’un rassemblem­ent samedi à Tel-Aviv.

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