Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Catherine Calvez : « Cette affaire, j’y pense chaque jour »
Marie-Michèle Calvez a été assassinée en 1994, dans le Finistère, elle avait 40 ans. Bientôt trente ans après les faits, sa soeur, Catherine Calvez continue son combat pour que l’enquête progresse. L’affaire est désormais instruite par le pôle spécialisé du tribunal de Nanterre. Catherine Calvez revient sur cette enquête de longue haleine.
Vous étiez proche de votre soeur Marie-Michèle ?
Ah oui, très ! Je n’habitais plus à Plonéour- Lanvern (Finistère) en 1994, mais j’y retournais à toutes les vacances. Marie était ma seule soeur, ma grande soeur, elle avait trois ans de plus que moi. On se téléphonait beaucoup, toutes les semaines… Il ne se passe pas une journée sans que je pense à elle. Cette affaire, j’y pense chaque jour.
Vous avez une conviction sur qui est l’auteur de ce crime ? J’ai un très gros doute oui. Et bien sûr, j’en ai fait part à mon avocat, Me Didier Seban, et aux enquêteurs qui sont désormais chargés du dossier.
Selon vous, qu’est-ce qui explique que tant d’années plus tard, il n’y ait toujours pas de réponse ?
C’est un cumul de plusieurs choses…
D’abord, il y a le crime en lui-même : le feu a tout détruit.
Peut- être qu’au départ, l’enquête a été trop orientée sur l’environnement professionnel de Marie- Michèle, alors qu’il aurait sans doute fallu chercher dans son entourage personnel. Il y a aussi le fait que le dossier est resté au tribunal de Quimper, les juges s’y sont succédé…
Tous n’ont pas eu le temps de se mettre à fond dessus. Mais je ne condamne pas. Je comprends qu’une affaire prioritaire finisse par ne plus l’être…
Que représente le transfert du dossier vers le pôle des crimes oubliés de Nanterre ?
Pour moi, c’est une chance inouïe, c’est providentiel. Je sais que chaque année il y a des crimes qui restent irrésolus…
Ma plus grande crainte est de ne jamais savoir ce qu’il s’est passé, qui a fait ça… Mais je sais qu’une juge compétente va y consacrer du temps au pôle de Nanterre.
Aujourd’hui, que quelqu’un se mette à parler après tant de temps, j’ai peine à y croire. Mais que l’enquête soit reprise, qu’il y ait des nouvelles investigations, ça, ça peut marcher.