Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Notre sélection de livres sur la Bretagn
En cette période de fin d’année où le plaisir d’offrir souffre parfois de manque d’idées, notre rédaction a sélection de coeur qui parlent de Bretagne à travers son histoire, ses trésors cachés, ses tempêtes ou ses recettes. C’est ca
Quand la Bretagne cachée se dévoile
Quoi de plus excitants que d’aller à la découverte de lieux cachés ou interdits ? C’est ce qu’offrent la muséographe Marion Ploquin et le photographe Hervé Ronné dans Bretagne Cachée. Ce livre est une balade originale vers des sites publics et privés, insoupçonnés ou méconnus, comme autant de témoignages de différentes époques de l’histoire de la Bretagne. Au fil des pages, à commencer par l’ancien réservoir d’eau de Lorient en couverture, on découvre des lieux interdits comme la base sous-marine allemande de Brest, les réserves du muséum d’Histoire naturelle de Nantes ou encore le tunnel funiculaire de Morlaix. La balade se poursuit et nous transforme en petite souris cachée dans la loge maçonnique de Rennes ou dans les bunkers du château du Ter à Ploëmeur. À découvrir aussi, l’ancien couvent des Ursulines à Morlaix ou le manoir de la Boissière de Jean-Edern Hallier. Le reportage photographique nous immerge aussi au coeur des écluses noyées du lac de Guerlédan et dans des lieux délaissés comme le sanatorium de Huelgoat ou les vestiges de la mine d’or de Roc Saint-André. Ce livre se feuillette comme une aventure dans une Bretagne que les promeneurs ne soupçonnent pas.
Bretagne cachée,
Éditions Ouest-France, 28 €
Au pays des dernières femmes en coiffe
Elles s’appelaient Mme Cloarec, Mme Juliou ou Mme Bellec. Elles vivaient à Fouesnant, à Sarzeau ou à Noyal-Pontivy. Et, comme des centaines de Bretonnes, elles portaient au quotidien une coiffe. Cet assemblage de dentelle obéissait à des règles très précises et pouvait, entre deux villages éloignés à peine de quelques kilomètres, changer radicalement, à tel point que, d’un seul coup d’oeil, on distinguait une Bigoudène de Kerity d’une autre de Saint-Guénolé.
Un jour Nicole et Michel Sohier, passionnés de patrimoine, ont parcouru la Bretagne de fêtes en pardons pour recueillir les témoignages de ces ultimes témoins d’une civilisation qui s’éteint doucement… Des textes et des photos entre émotion, tendresse et… sourire.
Michel et Nicole Sohier, Bretonnes en coiffe, Éditions Blanc et Noir, 144 pages, 24 €
La Bretagne contre la Révolution ?
Et si la Révolution française était née en Bretagne ? Pour tout savoir sur cette province frondeuse contre l’absolutisme du pouvoir royal, agitée dès 1788, il faut lire l’ouvrage de Maiwenn Raynaudon-Kerzerho et Didier le Corre, La Bretagne contre la Révolution ?
Les auteurs démontrent comment les Bretons furent particulièrement actifs dans cette période de l’histoire française, même si aujourd’hui, on a plutôt en tête l’image du Breton chouan contre-révolutionnaire. Pourtant, c’est à Rennes qu’éclatent les premiers heurts contre le pouvoir royal. On le sait peu, mais les députés bretons, envoyés à Versailles, seront surnommés les « Grenadiers des Etats généraux » tant leur rôle dans cette période sera déterminant. Ce livre nous le rappelle et dresse en creux le portrait de la Bretagne révolutionnaire de l’époque.
Maiwenn Raynaudon-Kerzerho et Didier le Corre,
La Bretagne contre la Révolution ? éditions Blanc et noir, 19 €
En vente sur bretons.bzh ou en librairie.
Histoire de l’école en Bretagne
Longtemps, la Bretagne est restée très en retard en matière scolaire, avec des taux d’alphabétisation parmi les plus mauvais de France. Aujourd’hui, elle est classée en tête des régions, obtenant des résultats du CP à l’université qui frôlent l’excellence. Où et comment se sont implantées les premières écoles ? À quoi ressemblait la journée d’un écolier en 1930 ? Pourquoi et comment la langue bretonne a-t-elle été interdite ? Qui étaient les premiers maîtres d’école ? Maïwenn Raynaudon-Kerzhero répond à toutes ces questions dans son livre Histoire de l’école en Bretagne. De belles photos de classe qui rappellent l’enfance, des témoignages étonnants qui parleront à tous.
Quand les avis de tempête tombent et que tout le monde est invité à rester à l’abri, Mathieu Rivrin, lui, brave la pluie, les embruns, les rafales de vent et parfois le froid, pour saisir, avec son appareil photo, l’océan qui se déchaîne lors de grandes marées, autour des phares ou le long des côtes. « Mon objectif est de capturer l’éphémère, de figer l’instant, et de donner vie à l’insaisissable », explique Mathieu Rivrin. Objectif atteint. Au-delà des images, ce livre est un recueil d’émotions qui fait frissonner dès la couverture avec l’éblouissante photo baptisée « Poséidon », capturée lors de la tempête Justine en 2021 et qui avait déjà fait le tour du monde et des réseaux sociaux.
Tempêtes,
Éditions Ouest-France, 128 pages, 35 €