Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
DWonka, la superproduction chocolatée de Noël
Pour la féérie. Porté par Timothée Chalamet, réalisé par le Britannique Paul King (Paddington), ce film musical imagine la jeunesse du chocolatier Willy Wonka, inventé par le génial Ronald Dahl.
Le générique. Good bye Paddington, hello Wonka ! Après plusieurs films sur l’ours londonien, le Britannique Paul King s’empare d’un autre héros de son enfance : Willy Wonka, imaginé par Roald Dahl en 1964 dans Charlie et la chocolaterie. Timothée Chalamet lui prête ses traits et sa silhouette juvéniles. Autour de lui : la jeune Calah Lane, Sally Hawkins (La forme de l’eau), Olivia Colman (The Crown, La Favorite), Rowan Atkinson (Mr Bean), ou encore Hugh Grant… L’éternel séducteur a été raccourci à l’image pour camper un Oompa Loompa, l’une des personnes de petite taille employées par Willy Wonka dans sa célèbre usine. Petit rôle mais grand effet de surprise.
La durée. 1 h 56.
L’histoire. Qui était Willy Wonka avant d’ouvrir sa chocolaterie ? Roald Dahl ne nous l’a pas dit. Paul King a bâti un préquel dans lequel il débarque à Londres avec des rêves de réussite « plein son chapeau ». Il va s’y faire des amis et quelques ennemis bien frappés. Oubliez le Wonka cynique campé par Johnny Depp dans le Charlie et la chocolaterie de Tim Burton (2005). Ce Wonkalà se rapproche davantage, par son enthousiasme, de Gene Wilder dans l’adaptation de Mel Stuart, en 1971.
dRue des dames
Pour sa galerie de personnages. Hamé et Ekoué, les leaders du groupe de rap La Rumeur, font leur retour au cinéma et creusent le sillon qu’ils avaient lancé en 2017 avec leur premier long, Les derniers Parisiens. Dans ces deux films, ils racontent ce qui reste du Paris populaire, évoquent la paupérisation qui gangrène la ville malgré la gentrification et font vivre des personnages symbolisant la fracture sociétale qui se creuse dans les rues. En l’occurrence, on suit ici une jeune manucure enceinte embarquée dans une course contre la montre de plus en plus angoissante : trouver l’argent nécessaire à la location d’un nouvel appartement et ne pas finir SDF, quitte à flirter de plus en plus dangereusement avec l’illégalité. Garance Marillier (Grave) allie justesse, finesse et puissance dans l’interprétation de cette écorchée vive. Elle donne le tempo d’un récit sous haute tension imaginé par des cinéastes toujours à bonne distance de leurs personnages. Ni avocat, ni procureur, le duo de cinéastes refuse tout manichéisme. 1 h 37. (Thierry Cheze)
Le genre : conte fantastique.
On aime
Timothée Chalamet se révèle un acteur complet en dansant et en chantant lui- même les chansons entraînantes du film, écrites par Neil
Hannon, du groupe pop irlandais The Divine Comedy.
On aime moins
Le manichéisme de l’histoire. Les décors, inspirés du Delicatessen de Caro et Jeunet (1991). Ils sont beaux certes, mais leur côté rétro fait regretter l’inventivité de Tim Burton. Reste un joyeux divertissement familial, dont on sort avec une furieuse envie de chocolat.