Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

François Civil livre ses secrets de cape et d’épée

Cinéma. Trois de nos lecteurs ont rencontré l’interprète de d’Artagnan dans Les trois mousquetai­res, dont la deuxième partie est depuis mercredi sur les écrans. Un beau moment de complicité.

- Pascale VERGEREAU.

« Allez, on se tutoie, ça va être plus simple ! Vous vous appelez comment ? » Tout va vite avec François Civil. En vingt secondes, l’acteur a enveloppé d’une atmosphère extrêmemen­t chaleureus­e la rencontre organisée mercredi, au siège du journal, avec trois de nos lecteurs. À vrai dire, Catherine Bouvet, Nadège Favreau et Corentin Gauthier auraient été surpris du contraire, tant ils lui accordaien­t déjà de capital sympathie.

« Et vous venez d’où ? » s’enquiertil. « De Saint- Malo (Ille- et-Vilaine), répond, toute contente, Catherine. « Génial ! » s’enthousias­me celui qui y a passé « trois semaines il y a deux ans » pour le tournage des Trois mousquetai­res 1 et 2, la cité corsaire ayant été choisie par la production pour représente­r La Rochelle au début du XVIIe siècle.

« On a fait de l’escrime avec un champion »

« Je ne connaissai­s la ville que de nom et à vrai dire, je n’en ai pas vu grand- chose. On dormait la journée parce qu’on tournait de nuit. On enfilait les bottes, on prenait les mousquets et on allait devant la mairie, sur les remparts, la plage… »

« Depuis votre venue, Saint-Malo accueille beaucoup de tournages de films ou de téléfilms, lui précise la conseillèr­e principale d’éducation à la retraite. La municipali­té a embauché du monde pour faire la liaison avec les équipes. Vous revenez quand vous voulez ! »

« D’autant que la fin des Trois mousquetai­res Milady appelle à une suite ! » s’engouffre Nadège Favreau, 44 ans, maîtresse d’école à Pontivy, dans le Morbihan. « Ça, c’est les entrées qui le diront ! » répond l’acteur, avant de lâcher une indication. La séance de 9 h, ce mercredi, dans la salle test du cinéma du Forum des Halles, à Paris, a fait quatre-vingt-neuf entrées. (C’était 110 au printemps pour la sortie du premier film, qui depuis a engrangé 3,3 millions d’entrées.) Les lecteurs en sont convaincus : « Vous allez encore

faire un tabac ! »

Au fait, ça se passe comment avec Athos, Porthos et Aramis (alias Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmaï ? Réponse de d’ArtagnanCi­vil : « Ah, c’est Un pour tous, tous pour un ! On a la « chambrade » en commun, avec Pio (qui est comme mon frère) en tête de gondole ! »

« Entre les combats d’épée, l’équitation, votre rôle est très sportif. Vous l’êtes ? » demande Catherine. « Dans la vie, je fais beaucoup d’escalade, rien à voir ! Tout ça,

c’était neuf pour moi. Pour l’équitation, je me suis beaucoup entraîné avec Mario Luraschi, qui s’occupe des chevaux sur les films depuis cinquante ans et avec son fils Marco, ma doublure cascade. Mais je montais des chevaux de cinéma, ça change complèteme­nt l’approche. »

C’est quoi des chevaux de cinéma ? « Des chevaux dressés, qui arrivent généraleme­nt la veille sur le tournage. » En gros, ils répètent leurs scènes eux aussi. « On leur donne une récompense et du coup le lendemain, ils ont une mémoire instinctiv­e de ce qu’il faut faire. »

Et les combats d’épée ? « On a fait de l’escrime d’abord sportive, avec le champion olympique Yannick Borel. Pour être honnête, c’était bien pour se mettre dans le bain, savoir tenir une épée, bosser les réflexes. Mais ensuite, ce qu’on a dû apprendre pour le film n’avait plus rien à voir. C’était des chorégraph­ies de combat où il fallait que chaque geste soit très précis parce que potentiell­ement très dangereux. »

« Vincent Cassel a planté un cascadeur »

Les épées ont beau être émoussées, ça reste du fer. Dans un de ces ballets répétés en gymnase mais réalisés sur les pavés glissants de Saint- Malo, « Vincent Cassel a planté un cascadeur. Enfin, ça ne l’a pas transpercé, précise François Civil. Ça aurait pu m’arriver aussi, dans l’un de ces moments déroutants comme l’attaque du fort, où ça tombait vraiment de partout. »

« D’Artagnan, c’est une figure emblématiq­ue de la littératur­e française. Combien de temps ça prend, de se glisser dans le personnage, depuis l’essayage des costumes jusqu’au français qu’il parle ? », questionne Corentin Gauthier, 26 ans, réceptionn­iste à Rennes et fondu de photo.

« Ça occupe beaucoup d’espace mental, lui répond l’acteur, qui s’est replongé dans les films avec Douglas Fairbanks, Gene Kelly, Belmondo avant de se mettre dans les bottes du jeune Gascon. Pour le texte, j’aurais aimé qu’on fasse des lectures avec les autres acteurs avant de jouer. Mais ça n’a pas été possible avec nos emplois du temps. À la longue, on s’est un peu libéré du langage châtié des auteurs et parfois, ça s’entend », regrette- t- il.

Pas grave pour les deux membres de l’Éducation nationale. L’important est ailleurs : « Vous avez remis les romans de Dumas au goût du jour ! »

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| PHOTO : VINCENT MICHEL, O.-F. Le comédien était invité à l’occasion de la sortie du second volet du film « Les trois mousquetai­res ».

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