Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Axel Camblan, une question de temps ?
Choyé par son club formateur et son entraîneur Éric Roy, l’ailier de 20 ans peine pourtant à grappiller du temps de jeu. S’il se dit patient et déterminé, la question d’un prêt pourrait à nouveau se poser.
Ces derniers temps, l’enchaînement des matches a permis de voir beaucoup de visages différents au Stade Brestois. Notamment dans le secteur offensif, où Mathias Pereira Lage et Bilal Brahimi ont trouvé leur place dans le turnover mis en place pour absorber la série de trois rencontres en huit jours la semaine dernière. Dans ces manoeuvres, seul Axel Camblan est resté à quai. « Je suis forcément déçu de ne pas entrer dans la rotation, confie l’ailier gauche de 20 ans. Comme tout joueur, on veut jouer 90 minutes à tous les matches… Mais aujourd’hui, on est 5e. Les choix du coach sont bons, je ne peux rien dire là- dessus (sourire). »
« Je vois mon club de coeur gagner mais… »
La situation dans cette première moitié de saison est forcément paradoxale pour le joueur issu du centre de formation brestois, gamin de la ville et supporter du club depuis son plus jeune âge. « C’est frustrant, dit- il. À l’intérieur, je suis déçu de ne pas jouer. Et en même temps, je vois mon club de coeur qui gagne donc je suis heureux aussi. Mais c’est sûr que j’aimerais participer. »
Resté sur le banc contre Montpellier, Clermont et Strasbourg, il était carrément absent du groupe pour le déplacement à Metz le week- end dernier. Mais il ne faut pas y voir une sanction de la part d’Éric Roy. L’entraîneur s’explique : « Je voulais qu’il fasse un match plein. Je ne
veux pas obliger des professionnels à jouer en réserve (celle du Stade Brestois évolue en R1), mais je leur conseille parfois d’y aller parce que c’est difficile d’être opérationnel et complètement en forme si tu ne joues que des bribes de match tout le temps. Un match reste un match, ça reste une adversité. »
Signe que le coach finistérien tient à son jeune joueur. Il l’avait montré début novembre en le choisissant en cours de match à Monaco pour pal
lier la blessure de Jérémy Le Douaron. Un peu plus d’une mi- temps pour « récompenser » son investissement au quotidien avait- il justifié après coup. Mais aussi l’occasion de voir ce qui lui manque encore pour s’imposer au plus haut niveau. « On avait un peu débriefé après le match. Il a senti qu’il lui manquait encore un petit peu d’impact physique, assure Éric Roy. Il a cette fraîcheur, une frappe de balle exceptionnelle, une capacité à faire des différences, mais dans l’impact, c’est normal, il doit prendre plus d’épaisseur, de volume. Ça viendra avec les entraînements, avec les matches. »
Un bilan en janvier, avant un nouveau prêt ?
Reste que son secteur préférentiel, côté gauche, semble actuellement bouché avec les présences de Le Douaron, Pereira Lage, voire Brahimi. La saison dernière, à la même époque, Camblan avait demandé à être prêté pour acquérir du temps de jeu. Un choix qui lui avait réussi en National avec Concarneau. Rebelote cette fois ? Le joueur évacue dans un sourire. « Non, il n’y a pas forcément eu d’approches. Il reste deux matches dans la phase aller. On fera un bilan après avec le coach, Grégory Lorenzi, mes conseillers. Et on verra bien. Mais pour l’instant je suis à Brest et très content. » Éric Roy n’est pas plus bavard sur le sujet. « On verra ce qui est le mieux pour lui pour continuer sa progression. »
En attendant, Axel Camblan met tout de son côté pour forcer sa chance. « Je suis patient, j’essaye d’être le plus professionnel possible au quotidien. J’arrive quasiment tout le temps le premier à l’entraînement. Je continue après en salle très souvent. Je bosse pour qu’à un moment, ça paye. »