Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Maxime Pianfetti, la joie et l’inquiétude
En grimpant sur la plus haute marche du podium, sur la piste de ManginBeaulieu, Maxime Pianfetti avait encore le sourire un peu crispé. Sous le béret noir qu’il avait vissé sur la tête, le Tarbais de 24 ans se repassait sans doute en boucle les images de cet assaut, à deux touches du sacre. L’instant précis où sa cheville gauche vrillait. « Quand je suis à terre, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est de savoir si je pourrais être à Tunis (prochaine manche de Coupe du monde, du 12 au 14 janvier), rembobinait- il à l’issue de son combat, une poche de glace contre le pied. Je vais faire des examens le plus vite possible, j’espère que ça va aller. »
Si ce titre lui laisse un goût amer, la mésaventure ne l’a pas empêché de conserver sa couronne bleu blanc rouge, un an après, face au même adversaire. « Avec Eliott (Bibi), on se connaît depuis l’âge de 6 ans. Ce championnat de France, ce n’était pas l’objectif de la saison, bien sûr, mais on voulait kiffer. »
Une semaine après sa breloque argentée décrochée au GP d’Orléans, cette ultime semaine de compétition de l’année valide aussi le choix fort effectué par l’élève de Vincent Anstett. Il y a trois mois, le vice- champion du monde claquait la porte de l’Insep pour rejoindre la Paris Fencing Academy et son maître d’armes fétiche, destitué de son rôle d’entraîneur national en mai dernier. Provoquant, au passage, plusieurs remous en interne. « Avec Vincent, j’avais un ressenti positif que je voulais poursuivre, précise- t- il. On a trouvé un accord avec la Fédération française d’escrime et j’en suis ravi. » D’ici aux Jeux, le sabreur tricolore participera régulièrement à des séances d’assauts avec le pôle de l’équipe de France. Mais hier soir, en quittant le complexe nantais, le Tarbais ne se projetait pas aussi loin, pressé de chasser les doutes.