Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
17 h 36, Romain Cannone s’est éclipsé
Il est le héros des romans de cape et d’épée des temps modernes. Un champion olympique et du monde globe-trotter, à peine débarqué des États- Unis où il a fait un crochet à l’issue de la manche de Coupe du monde à Vancouver (Canada). Celui que le grand public recherche immédiatement dans la petite salle réservée à l’épée.
On s’était promis de retrouver l’homme en or de l’escrime français à l’issue de la finale, sauf que Romain Cannone a été sorti en quarts par Paul Allègre. Fatigué mentalement, déjà en vacances et certainement peu désireux de devoir répondre à de nouvelles questions sur son départ de l’Insep et la remise en cause du management d’Hugues Obry, Cannone s’est éclipsé discrètement.
Dommage et pas digne d’un champion olympique. Tant pis, on a apprécié la bonhomie et le naturel de son vainqueur du jour, le Neversois Paul Allègre. « Je n’étais pas celui qu’on attendait. En France, on a beaucoup de champions, alors forcément, quand on annonce mon palmarès, je fais un peu pâle figure. »
À l’écouter, les épéistes forment une famille, ils partent même en vacances ensemble. « Là, on avait tous une grosse fatigue physique. Le décalage horaire a été un peu difficile à vivre. Et puis, c’est l’heure des vacances. Il y a une relâche, en tout cas, en termes de physique. Cela m’a permis de me concentrer énormément sur la stratégie, sur plus de jeu de pointe, ce qui fait que j’ai conservé pas mal d’énergie jusqu’à la fin. Je ne sais pas si ma victoire contre Romain m’a servi mais après j’avais un peu des ailes… Contre lui, j’ai eu un match assez compliqué, il menait 8-2. Tout ça va donner une autre saveur au repos. »
En quittant le sympathique Allègre, on avait déjà oublié qu’on espérait un rendez-vous avec un champion olympique.