Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Comment l’ostréiculture en Bretagne r
L’ostréiculture bretonne reste un poids lourd français avec plus de 30 000 tonnes produites en 2022. Elle aborde le pic d’activité des fêtes avec un optimisme vigilant.
L’ostréiculture bretonne a connu des tempêtes et reste très dépendante de la qualité de l’eau, mais elle maintient son rang sur le marché de l’huître où la France est leader européen de la production.
Avec « plus de 30 000 tonnes produites en 2022 », la Bretagne reste un poids lourd avec la Charente- Maritime. À elle seule, elle représente un tiers de la production française (environ 100 000 tonnes) et compte « entre 450 et 470 entreprises », estime Philippe Le Gal, président du comité régional de conchyliculture de Bretagne Sud (où 17 000 tonnes ont été produites en 2022).
« C’est assez stable », confirme Laurence Querrien, vice-présidente du comité régional de conchyliculture de Bretagne Nord, où l’on affiche « 22 000 tonnes en 2022, 230 entreprises locales et 180 qui viennent produire sur notre territoire ».
« Les commandes sont là »
2022 semble donc un bon cru au regard des crises qui ont secoué la filière ces dernières années : pandémie de Covid, baisse des ventes à l’exportation asiatique, contamination (liée au débordement des eaux usées dans la mer) au norovirus, l’un des virus de la gastro- entérite ou fermeture des parcs ostréicoles en raison de la qualité de l’eau. Si l’on en croit les statistiques gouvernementales, 2020 reste l’annus horribilis des ostréiculteurs, marqué par le recul de la production de 10 000 tonnes en Bretagne nord et en Bretagne sud.
« Depuis 2019, et la contamination au norovirus, nous vivons tous les ans malheureusement avec une épée de Damoclès au- dessus de la tête, constate Laurence Querrien. Cette année, tout va bien. Les commandes sont arrivées un peu plus tard mais sont bien là. Nous croisons les doigts, faisons nos analyses comme il faut. Comme je dis à mes clients sur les marchés, si vous me voyez, c’est que nous avons le droit de vendre. »
Un procédé de purification de l’eau
Même optimisme vigilant en Bretagne sud où « les consommateurs sont là », selon Philippe Le Gal qui rappelle combien « le système de surveillance » de la profession pour détecter les contaminations « est très efficace ». En outre, plusieurs entreprises se seraient dotées d’un procédé de purification de l’eau, testé cette année par le comité régional de conchyliculture de Bretagne Nord à La Trinité- sur- Mer (Morbihan). Des investissements qui représentent « en moyenne 100 000 à 150 000 € » selon les sociétés. « C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de nous aider. »
Alors que les fêtes de fin d’année représentent « 30 à 50 % du chiffre d’affaires des ostréiculteurs », la filière semble miser de plus en plus sur la vente directe. En Bretagne nord, elle serait de plus en plus tendance quand la Bretagne sud écoule « historiquement deux tiers » de ses huîtres auprès des professionnels de Charente- Maritime, un tiers auprès des consommateurs. Reste l’export en Asie (10 % de la production française), un secteur qui a lui aussi retrouvé des couleurs par rapport à 2020. Sur 35 000 tonnes d’huîtres exportées, « 3000 à 4 000 tonnes sont bretonnes ».